Le groupe
Biographie :

Lorsqu’Anneke Van Giersergen s’est lancée dans sa carrière solo en 2007, elle avait déjà été la frontwoman des Néerlandais de The Gathering pendant 13 ans. Avec Agua De Annique, Anneke a sorti plusieurs albums, acclamés par les critiques, ce qui lui a immédiatement donné une notoriété en tant qu’artiste solo. Elle s’est également impliquée dans plusieurs collaborations, notamment avec Within Temptation ("Black Symphony", 2008), l’excentrique Devin Townsend ("Addicted", 2009) et Anathema ("Falling Deeper", 2011), des amis de longue date. Durant ces années, Anneke a essayé d’explorer ses horizons musicaux au maximum. En 2008, elle a sorti avec les groupes Racoon et Bløf une chanson dans sa langue maternelle : "Als Je Ooit Nog Eens Terug Kan", qui s’est placée directement en première position des charts Néerlandais. Elle a également captivé une large audience grâce à sa version du morceau de U2 "All I Want Is You" au show télévisé Néerlandais De Wereld Draait Door. Anneke Van Giesbergen a tourné autant dans son pays natal que dans le reste du monde. Elle s’est produite du Chili au Liban, du Mexique à la Finlande, en support à The Smashing Pumpkins, ainsi que lors d’une représentation spéciale en présence de Sa Sainteté le Dalai Lama. Après des parenthèses avec The Gentle Storm (avec Arjen Lucassen) en 2015 et Vuur en 2017, elle revient avec un nouvel album solo, "The Darkest Skies Are The Brightest", en 2021.

Discographie :

2012 : "Everything Is Changing"
2013 : "Drive"
2021 : "The Darkest Skies Are The Brightest"


Les chroniques


"The Darkest Skies Are The Brightest"
Note : 17/20

Est-ce qu'Anneke Van Giersbergen se doit encore d’être présentée aujourd’hui ? Tout amateur de metal qui se respecte connaît la grande artiste qu’elle représente. Connue pour son travail avec The Gathering, avec son groupe Vuur, en solo ou bien auprès de Devin Townsend et Ayreon, pour ne nommer que ceux-ci, Anneke épate toujours de par son talent à travers ses multiples performances. Sa voix, distinctive d’entre toutes, se veut à la fois puissante, mélodique et mélancolique.

Cela est connu, rien n’est totalement noir ou blanc et dans la vie, il vaut mieux tenter de balancer les choses plutôt que de les polariser. Je suis de ceux qui croient qu’il est tout à fait acceptable, voire même souhaitable, d’apprécier autant le spectre le plus sombre et violent du metal, tout en se délectant de musique diamétralement opposée. Anneke a vécu, en 2018, des instants difficiles dans sa vie, surtout au niveau de son mariage, et cela lui a inspiré les chansons de "The Darkest Skies Are The Brightest".

Donc rien à voir avec le metal, cet album se veut une introspection à l’intérieur des émotions vécues par Anneke. Produit par Gijs Coolen, "The Darkest Skies Are The Brightest" est donc le résultat de la retraite dans une petite maison près de la forêt, en dehors de sa ville natale d’Eindhoven. Accompagnée de sa guitare et de matériel d’enregistrement rudimentaire, elle s’est attelé à la tâche de composer les morceaux de cet album intimiste. En 2019, le processus de création s’est poursuivi et c’est donc en 2020 qu’Anneke demanda à Coolen de l’accompagner dans la finalisation de l’album. Les 11 pièces de l’album sont envoûtantes, parfois même hypnotisantes, de par leurs rythmes flirtant avec le tribal, le folk et même le country. C’est bien entendu la voix d’Anneke qui ressort du lot, celle-ci bien en avant-plan. Il faudrait vraiment ne pas posséder d’âme pour ne pas saisir toute la beauté et la mélancolie qui ressort de cet album.

Si l’arc d’Anneke n’avait pas déjà assez de cordes, voilà qu’elle en ajoute une nouvelle. Personne ne pourra prétendre qu’elle ne se diversifie pas dans sa carrière. Seule l’histoire nous le dira, mais tout est en place pour qu’elle soit l’une des plus grandes chanteuses du genre. Et pour satisfaire votre curiosité, le mariage d’Anneke et de son conjoint est bel et bien sain et sauf. La musique adoucit les mœurs, non ?


Mathieu
Mars 2021




"Drive"
Note : 18/20

Un an seulement après un excellent "Everything Is Changing", la magnifique Anneke Van Giersbergen est de retour avec son deuxième album solo répondant au nom de "Drive". Comme souvent lors de la rédaction de mes chroniques, il était tard lorsque j’ai écouté ce disque pour la première fois. Naïvement, je me suis imaginée me contenter provisoirement des quelques premiers titres afin de me faire une vague opinion… et pour combler ma curiosité, j’avoue (je suis certaine que, si vous connaissez la valeur de cette grande et prestigieuse artiste, vous ne m’en tiendrez pas rigueur) ! Candide que je suis ! C’était sans compter sur le talent incommensurable de la dame !

Vous devinez la suite : alors que la nuit s’écoulait, j’ai tenu à découvrir l’intégralité de ce deuxième opus. Malgré la fatigue. En fait, pour faire court, "Drive" est le digne successeur de "Everything Is Changing". Relativement court (37 minutes), mais diablement accrocheur ; dynamique, et sincèrement émotionnel. Pas de doute : nous retrouvons bel et bien une Anneke en très grande forme, qui se dévoile à cœur ouvert à ses auditeurs. Il va sans dire que sa voix de cristal, inimitable, tient une place centrale dans l’album. Sauf que, bien entendu, une voix peut être aussi belle et pure que possible, elle ne se suffira jamais à elle-même. C’est là qu’on en arrive aux dix morceaux composant l’album. Le maître mot ? Vitalité. "She", très rock, "Drive", regorgeant de dynamisme, sont deux excellents exemples parmi de nombreux autres. Sans oublier "You Will Never Change", catchy à souhait, où Anneke se plaît à jouer avec ses capacités vocales, pour notre plus grand plaisir ! Et que dire du merveilleux "Shooting For The Stars" et son refrain divin ? Le titre qui se distingue sans doute le mieux porte le nom de "Mental Jungle", grâce à l’intervention remarquable d’un chant masculin. Se "contentant" au départ de splendides vocalises arabes, cet invité en arrive ensuite à partager le micro de manière égale avec la belle Néerlandaise, pour un résultat prodigieux. La touche d’émotion de "Drive" s’appelle "My Mother Said". Seule ballade de l’album, ce merveilleux hommage ne manquera pas de vous réchauffer le cœur. Quant à "The Best Is Yet To Come", conclusion de ce disque, il nous apparaît tel un très beau présage.

Je ne demande qu’à le constater de mes propres yeux. En attendant, Anneke a sorti un album d’une qualité bien suffisante pour nous satisfaire pendant quelques mois au moins !


Gloomy
Septembre 2013




"Everything Is Changing"
Note : 18/20

C’est en plein cœur des années 90 que l’on entend pour la première fois le nom d’Anneke Van Giersbergen, remarquée lorsqu’elle officiait au sein de The Gathering. Plus d’une quinzaine d’années s’est écoulée ; la page The Gathering est tournée depuis maintenant un bout de temps, un chapitre du nom d’Agua De Annique -avec qui Anneke a sorti deux albums (plus un live et un "Pure Air" un peu particulier, mais je ne vais pas m’éterniser sur les détails)- a commencé, et aujourd’hui, en Janvier 2012, le public a finalement l’occasion d’écouter le premier album solo de la belle, tout du moins le premier à sortir tout simplement sous son propre nom, intitulé "Everything Is Changing".

Rien que voir ce nom donne le sourire et promet de très beaux moments d’écoute, avant même d’avoir entendu la note d’ouverture. Avec toute l’objectivité possible, il faut avouer que lorsque l’on connaît déjà les qualités intrinsèques d’un artiste, depuis de nombreuses années, et que cet artiste en question, loin de tourner en rond, est capable d’évoluer sans peine apparente, tout en donnant toujours le meilleur de lui-même, il n’y a rien à faire : ça rend confiant, fatalement. "Everything Is Changing" commence d’ailleurs en grande pompe, grâce à un "Feel Alive" incroyablement énergique ! Énergie qui ne s’amenuise pas sur la piste suivante, que du contraire : à l’image de "Feel Alive", "You Want To Be Free" respire la joie débordante de sa conceptrice ! Et Dieu sait combien la force d’Anneke est sa capacité de diffuser ses émotions à l’envi ! Avoir les qualités techniques, c’est une chose. Très louable, d’ailleurs ! Mais certains sont capables d’aller encore plus loin, et c’est ce qui les différencie aisément de la concurrence ; ce sont les experts connus pour leur habilité de faire passer leurs auditeurs du large sourire aux larmes. Anneke Van Giersbergen est sur cet album fidèle à elle-même, dans son authenticité, sa franchise, ses amours et ses souvenirs. Elle vous fera voyager entre le pop / rock frais de "Take Me Home" et les sonorités électroniques de "Too Late" ; elle vous invitera dans son monde personnel grâce à "My Boy", ou encore l’émouvant "Circles".

A la fois simple et facile d’accès, "Everything Is Changing" méritera tout de même plus d’une écoute, d’une part pour se plonger intégralement dans le bain et profiter de sa chaleur, et d’autre part parce qu’un album d’une telle qualité, ça s’use dans une platine, ça se dévore… Ca se place dans les disques dont on n’est certainement pas prêt de se passer !


Gloomy
Janvier 2012


Conclusion
L'interview : Anneke Van Giersbergen

Le site officiel : www.annekevangiersbergen.com