En tant que chroniqueur, l’on peut tenter de décrire un groupe ou un artiste avec les sentiments que l’on ressent à l’écoute d’un album. Parfois, il vaut mieux laisser l’artiste lui-même se présenter, surtout lorsqu’il a entièrement raison. Andry se considère donc comme le chaînon manquant entre Ronnie James Dio et Christina Aguilera. Andry, c’est principalement Andry Lagiou, chanteuse de talent, finaliste de La Voix en Grèce ainsi que chanteuse du groupe The Harps. "Skies" est donc son premier album à titre d’artiste solo.

Je n’enlève rien aux chanteuses de metal symphonique, mais j’ai aussi un faible pour les chanteuses du metal traditionnel comme Rosa Laricchiuta (Live Transiberian Orchestra, ex-Black Rose Maze), Veronica Freeman (Benedictum), Frederica De Boni (White Skull) ou la magistrale Doro pour ne nommer que celles-ci. Contrairement à l’approche plus opéra du metal symphonique, ces chanteuses s’inscrivent plutôt dans la tradition des grands comme Dio, Halford ou Dickenson. Musicalement, Andry s’ancre principalement dans le metal traditionnel, mais emprunte également à d’autres styles, comme le power ou bien même le thrash ("Do Or Do Not"). Nous avons également droit à une power ballad dans la lignée de "Still Loving You" de Scorpions, ainsi que des influences du Moyen-Orient sur "Black Hole".

L’album oscille donc entre les rythmiques mid-tempo du metal traditionnel, avec des pointes de vitesse plus proches du power metal, le tout enveloppé dans un emballage hard / heavy moderne. Mixé par Jay Ruston (Anthrax, Winery Dog, Steel Panther), l’album comporte également des contributions de Billy Sheehan (Mr. Big, Winery Dog, David Lee Roth), Mike Lepond (Symphony X), Russell Gilbrook (Uriah Heep) et Stephen Platt (Devin Townsend).

Mais rien d'Andry en tant que groupe n’existerait sans le talent de chanteuse et de compositrice d’Andry Lagiou elle-même, et clairement, le choix de faire cavalier seul avec son propre groupe est plus que judicieux.