Le groupe
Biographie :

Amonsethis, derrière ce nom à consonance égyptienne se cache le projet de l’ex-chanteur d’Hellixxir, Julien Tournoud. Formé en 2007 autour de cinq musiciens (guitare, basse, batterie, claviers, chant) le groupe évolue dans un metal progressif envoûtant et varié, teinté de sonorités orientales. Amonsethis est le fruit d’un projet sur trois albums conceptuels contant l’histoire de la septième dynastie égyptienne. Après le synopsis, un CD 3 titres intitulé logiquement "The Legend Of The Seventh Dynasty" sorti en 2009, le groupe grenoblois s'apprête à sortir le premier volet de cette saga égyptienne : "The Prophecy". L’originalité du projet et de ce concept-album est de faire évoluer différents personnages et différentes influences musicales dans ce monde légendaire. Ainsi, six chanteurs prêtent leurs voix sur ce premier album et non des moindres : Sofian Mejri (ex-Mango Gadzi), Emmanuelson (Ellipsis, Whisky Of Blood) Mick (Destinity) Eric Bevilacqua (Chemical Wedding, ex-Rest In Peace), Sarah et Julien Tournoud. Après avoir ouvert pour des groupes tels que Nightmare, Dark Moor, Blaze Bayley ou encore Vanden Plas, Amonsethis présente son second album intitulé "Part 2 : The Final Struggle". En Décembre 2020, Amonsethis sort un nouvel album, "Part 0 : Nitocris The Queen With Golden Hair".

Discographie :

2009 : "The Legend Of The Seventh Dynasty"
2011 : "Part 1 : The Prophecy"
2014 : "Part 2 : The Final Struggle"
2020 : "Part 0 : Nitocris The Queen With Golden Hair"


Les chroniques


"Part 0 : Nitocris The Queen With Golden Hair"
Note : 17/20

Après un EP et deux albums depuis 2007, les Français d'Amonsethis sont de retour avec un bon gros pavé ambitieux de quatre-vingts minutes nommé "Part 0 : Nitocris The Queen With Golden Hair" centré comme l'indique le nom du groupe sur l'histoire égyptienne. Attendez-vous à du metal progressif avec de forts relents de heavy metal et orné évidemment de quelques sonorités orientales.

"The Legacy From The Past" qui nous accueille en guise d'intro met déjà tout le monde d'accord avec des ambiances très cinématographiques à grand renfort de choeurs et d'orchestrations assez massives. "The Blood Red Temple" qui démarre vraiment les hostilités nous fait entendre des riffs assez puissants et surtout le chant de Julien Tournoud totalement maîtrisé et assez impressionnant. Quelques mesures impaires nous rappellent que l'on est en train d'écouter du metal prog mais Amonsethis garde l'efficacité en ligne de mire et ce premier morceau reste accrocheur tout du long. Une ligne de conduite que le groupe va garder sur tout l'album et qui ne permet de ne jamais virer à la démonstration gratuite et de perdre d'eventuels néophytes qui tomberaient sur cet album. Une très bonne chose qui permet d'avoir un certain impact et fait que la longue durée de l'album ne pose jamais problème. Plusieurs parties de chant hurlé se font entendre comme sur les deux précédents albums et malgré une musique assez homogène, Amonsethis arrive quand même à faire parler pas mal d'influences. La plupart des morceaux sont assez compacts et ne s'étirent pas au-delà des quatre ou cinq minutes, là aussi pour garder un maximum d'accroche et d'impact. Comme je le disais, ce nouvel album est très ambitieux avec ce concept illustré par toutes ces orchestrations judicieusement mêlées au metal progressif mais le groupe se donne les moyens de ses ambitions justement et balance un album cohérent, accrocheur et diablement efficace. Notons aussi que le groupe s'est autoproduit et que le son est impressionnant de puissance et de clarté, une preuve supplémentaire qu'avec de l'huile de coude et de la volonté il n'est pas nécessaire de passer par producteur reconnu.

Entre les passages orchestraux, les moments plus mélodiques et accocheurs et les quelques pointes plus nerveuses avec du chant hurlé, Amonsethis amène suffisamment de couleurs et de thèmes différentes pour que "Part 0 : Nitocris The Queen With Golden Hair" reste intéressant pendant ses quatre-vingts minutes sans connaître de temps morts ou de faiblesse, ce qui n'est pas un mince exploit ! "Mask Of Wrath" porte d'ailleurs bien son nom et amène probablement le morceau le plus agressif de l'album qui, avec ses gros coups de double, n'est pas sans rappeler les anciens albums de Symphony X. Mais même si on peut vite sentir une ou deux influences de temps en temps, le groupe les a bien digérées et ce que l'on entend surtout c'est la patte Amonsethis. Si le cap du troisième album est souvent vu comme une étape cruciale, le groupe vient de la passer sans aucun problème et j'ose espérer que cela lui donnera plus de visibilité parce que certains groupes aux moyens plus importants pourraient en prendre de la graine. Techniquement, même si le niveau est assez élevé, le groupe ne s'en sert jamais plus que de raison et ne l'utilise que pour donner plus de vie aux morceaux. Les amateurs de death technique type Atheist, Death et autres Cynic seront ravis d'entendre qu'il y a une bassiste fretless au sein du groupe (marrante cette peluche accrochée à la tête d'ailleurs), une basse que le groupe a eu le bon goût de ne pas mettre au fin fond du mix comme le font la plupart des groupes de metal. Même la pochette est très belle, très détaillée avec un style presque BD et illustrant parfaitement le concept utilisé et les ambiances trouvées sur ce nouvel album. N'hésitez pas à passer sur la page YouTube du groupe qui a posté plusieurs concerts en intégralité et de bonne qualité pour vous faire une idée de sa musique, vous pourrez même y voir et y entendre une reprise du "Man On The Edge" d'Iron Maiden en duo vocal avec Blaze Bayley lui-même qui a décidément l'être d'être un type sympa !

Un troisième album ambitieux et aussi efficace qu'impressionnant pour Amonsethis qui montre une fois de plus qu'il n'y a pas besoin d'aller chercher les grosses productions d'autres pays pour se prendre une baffe, on a la même chez nous ! J'invite les amateurs de metal progressif puissant et mélodique à jeter une oreille sur ce nouvel album (et les deux précédents tant que vous y êtes) car ce groupe mérite toute votre attention.


Murderworks
Janvier 2021




"Part 2 : The Final Struggle"
Note : 12/20

Une fois n’est pas coutume, c’est aujourd’hui une récente sortie estampillée Dooweet Promotion qu’il nous est donné de passer au crible et de tenter d’en percer les secrets... Cette sortie est celle d’Amonsethis, quintette grenoblois de metal progressif et ambiant à tendance orientale, revenant cette année avec l’écho de "Part I : The Prophecy" (2011) : "Part II : The Final Struggle", totalisant sur 10 pistes, plus d’une heure d’immersion dans l'Egypte antique de la VIIème dynastie. Tentant ainsi de dépeindre les plus grandes lignes de cette période aussi troublée que nébuleuse, Amonsethis nous ouvre donc les rivages du Nil au travers de cet ambitieux projet de fresque pharaonique, qu’est donc ce nouvel album !...

Premier contact avec le support, celui de l’oeil, celui de l’Oudjat (talisman utilisé dans la symbolique d’Horus). Proposant, sur fond chaleureux et lumineux, le mystère de 3 pyramides alignées, cette proposition placée sous de plus antiques auspices présente une «charte» visuelle d’ores et déjà bien définie et se raccordant le plus aisément du monde, à ce qui semble donc être le fil directeur, le fleuve filant le long de "Part II : The Final Struggle" !

Comprendre qu’il s’agit, là, d’un album concept n’a donc rien de foncièrement ardu, et c’est tout naturellement que "Prelude To Chaos" débute ce voyage avec le souffle épique qu’impose pareille introduction, sur fond d’orchestration atmosphérique, ponctuée de bribes de discours aux sonorités arabisantes. Vient ensuite le tour du duo "Shadow The Light" / "Pharao’s Army" de faire son entrée dans ces arides contrées nord-africaines, en explorant les plus orientaux des horizons progressifs. Articulés entre une vive présence rythmique (notamment la basse on ne peut plus vibrante signée Thierry Ventura) et l’incontestable volonté d’expression vocale (de Julien Tournoud au chant), ces morceaux marqueront avant tout par la difficile mise en place mélodique de l’ensemble, la volonté étant assurément perçue, mais la réalisation n’en apparaissant que plus hasardeuse et parfois malhabile. La simplicité des lignes du duo sus-nommé aura malgré tout pour effet de ciseler les ambiances ainsi dépeintes par les 5 comparses durant ces deux pistes d’introduction aux tempos aussi lourds que martelants. C’est finalement au tour de "Hope", titre plus reposé et lancinant, aux accents entremêlant les sphères heavy et progressive dans sa structure vocale, de nous être asséné, prenant appui sur un découpage somme toute assez linéaire, mais par moments vrombissant et épique entre samples et claviers, mais aussi, là encore, entrecoupé de paroles en arabe, à l’instar du titre suivant "Aissem Tenemra".

La suite de ce court "repos" rythmique se verra enfin surmontée par la très dynamique introduction d’"Aissem Tenemra". Force est d’ailleurs de constater que le travail mélodique et rythmique semblera bien plus souple, tant vocalement qu’en termes d’atmosphère, ces derniers points taillés à la serpe faisant de ce morceau une pièce bien plus aboutie et percutante que les titres proposés jusqu’à présent par le quintette, et ce malgré un ronflant refrain ! Le "plaisir" "Aissem Tenemra" sera de courte durée, puisque "Eye Of The Sun", ballade chancelante aux allures de comédie musicale (façon Les Dix Commandements) viendra, mise à mal par une diction par trop souvent mièvre et mal assurée, entamer cette seconde moitié d’album, suivie par "Ateravis The Commander", aux profondes harmonies lyriques féminines... Ce chaotique mais inconstant volet se voyant en passe d’être refermé, c’est alors qu’"Exterminate The Earth" nous est proposé, au travers de la part faite aux chants saturés, alors étonnement mis à l’honneur, appuyant l’agréable contraste clair / obscur, cleans / saturés avec une meilleure emprise, une assise bien plus ferme allant au-delà de la linéarité du travail de mixage ! Là encore, le diptyque de clôture souffrira d’un étonnant recul mélodique, privilégiant l’application des ambiances, à celle du travail mélodique, comme sur "Far Beyond Death" et son chaotique tourbillon illustrant parfaitement la débâcle d’une dynastie torturée, sombrant dans les abysses d’un infra-monde oublié. C’est "The Final Struggle" qui se voit finalement confier la lourde tâche de clore ce tumultueux album du haut de ses 25 minutes de développement, suffisant ainsi à balayer les 40 minutes d’écoute le précédent tant la synthèse de chacun de ses aspects y est réalisée.

Le constat s’imposant alors, une fois passées les portes du temple d’Osiris, est celui d’un violent sentiment de manque. "Part II : The FInal Struggle" laissera en effet sur sa fin l’explorateur avide de maîtrise musicale mais intéressera quiconque aura pris la peine de se laisser emporter par la justesse de certaines ambiances, proposant un sombre et noueux périple dans la folie et le trouble de la VIIème dynastie... À noter également un habile travail de découpage rythmique des titres ainsi que d’écriture sur d’épars solos guitaristiques, malheureusement mis à mal par certaines lignes de chant mais également par un mixage manquant cruellement d’âme et de relief !


E.L.P
Juillet 2014




"Part 1 : The Prophecy"
Note : 18/20

Amonsethis est un groupe grenoblois formé en 2007 autour de 5 muciens qui évolue dans un style très particulier "rock / metal oriental". Le groupe a auparavant sorti un CD 3 titres en 2009, mais cette année marque le premier volet de la saga, car le groupe a décidé de sortir son matériel en 3 parties basées sur l’histoire de la 7ème dynastie égyptienne. Ce projet est donc conceptuel où le groupe veut faire "vivre" ses personnages, d’ailleurs 6 personnes prêteront leur voix pour faire vivre ces personnes. Mais à vrai dire, au début, on est un peu chamboulé par ces voix, quelque peu dérangeantes et malsaines, mais on est finalement très vite ramené dans le droit chemin avec cette musique légendaire.

Etant un gros fan des sonorités orientales sur les CDs de heavy ou de power, là j’ai été servi, mais je dirais qu'actuellement, c’est un des meilleurs disques que j’ai entendus qui évolue dans ce style, bien que la production ne soit pas exceptionnelle, du moins pas bien mise en avant on va dire, la batterie et les guitares manquent de puissance pour faire vivre au maximum la musique. N’étant pas fan des disques de plus de 45 minutes, celui-ci m’a captivé jusqu’au bout, car peu de groupes varient leurs morceaux tout en restant dans le même style. Un peu bizarre de dire ça je le conçois, mais l’alternance des chants est très appréciable (hébreu, kabyle, arabe dialetique, anglais) et quand on voit les conflits dans le Proche-Orient on peut se dire que cet album marque un point au niveau de la tolérance. Ceci dit, ces sonorités orientales sont diverses, un coup c’est la guitare, puis c'est au tour du piano de nous expédier en Egypte, mais le problème qui n’en est pas vraiment un c’est : comment ont-ils réussi à orchestrer un tel "scénario" tout en étant cohérent musicalement ? D’autant plus que les textes en anglais ne sont pas vraiment complexes, mais le deviennent forcément à cause de ces personnages. Pour essayer de comprendre quelque chose, il faudra plusieurs lectures, et un traducteur pour les parties en arabe.

"Pyramidion", "Pyramid’s Book", "Servant Of Seth", "The Prophecy" sont sûrement les musiques qui m’auront le plus scotché par leurs ambiances et les enchaînements que le groupe nous envoie dans la gueule, ce n’est pas un menu basse calorie, avec Amonsethis tu te prends une grosse fondue bien grasse, la comparaison ne paraît pas encourageante, mais c’est ironique alors on prend cette vanne dans le bon sens ! Mais le groupe n’est pas généreux que dans sa musique, il l'est aussi niveau visuel. En effet, la pochette est très sobre et propre, mais quand on retire le CD pour le mettre sur sa chaîne… on voit que le groupe plante déjà le décor et nous place dans le contexte, car sur la jaquette on aura bien une cinquantaine de lignes qui parlent de l’histoire en 2180 avant Jesus Christ. Niveau mixage comme je l’ai dit plus haut, ça manque de puissance niveau guitare / batterie, mais c’est un détail très léger… le piano est merveilleusement bien mis en avant sans nous envoyer une soupe d’effets. Le groupe va droit au but et c’est l’essentiel !

Que dire si vous voulez une promenade au bord du Nil qui ne coûte que le prix d’un CD procurez-vous ce premier opus ! Bordel, faut attendre les deux autres maintenant… ça va être très long ! Mais qu’ils nous fassent ça bien, histoire de ne pas être déçus !


Motörbunny
Avril 2011




"The Legend Of The Seventh Dynasty"
Note : 14/20

Le moins qu’on puisse dire, c’est que le premier jet des Grenoblois est surprenant à plusieurs titres. A peine le premier morceau de l’EP lancé, nous savons que nous avons ici affaire à du lourd. Et pour cause, ce premier titre avec des invités de choix aux voix (Emmanuelson de Ellipsis pour ne citer que lui), nous transporte dans un univers chaotique, entre voix claires, chantées ou parlées, et scream, on ne sait plus où donner de la tête, des effluves Egyptiennes viennent nous titiller les oreilles contrastant avec les riffs de guitares bien gras et entêtants, nous avons même droit à la fin du morceau à un petit air flamenco guitare / voix placé ici un peu comme si on voulait nous rafraîchir après cette bombe qu’on vient de prendre dans la tête pendant près de 5 minutes, et l’effet est plutôt réussi. Les 3 titres de cet EP sont assez longs, 3 morceaux pour environ 18 minutes de son, c’est plutôt pas mal, les titres de metal progressif sont connus pour être assez longs, lorsque cela n’est pas justifié, on se lasse facilement mais ce n’est pas le cas ici, à part peut-être sur le deuxième titre "Servants Of Seth" qui n’est pas une innovation dans le genre, malgré une orchestration sans failles, mais qui ne restera pas dans les annales du genre. Il est à noter que sur ce titre, les effets choisis sur le solo de guitare entre 3’20 et 3’58 ne sont pas de très bon goûts, ils alourdissent le solo aux idées pourtant très intéressantes, dommage donc. Le troisième et dernier titre "The Legend Of The Seventh Dynasty" commence sur des nappes de claviers ornées de chœurs angoissants, puis vient cette voix, après 1minute 37 d’attente, une voix que l’on redécouvre sous un nouveau jour et que l’on ne peut que trouver superbe et juste. Puissante et plaignante à la fois, elle n’est pas sans rappeler un Russell Allen (Symphony X) ou encore un James LaBrie (Dream Theater). La suite du titre sera non pas chantée mais parlée pendant près de 7 minutes !! Étrangement ça ne lasse pas, on se laisse emporter par ce que le "narrateur" nous raconte, en l’occurrence l’histoire d’Amonsethis, et c’est sans effort que l’on arrive à la fin du périple, en nous posant cette question : Est-ce que Amonsethis confirmera dans l’avenir cette impression de maturité que l’on a ressenti à l’écoute de cet EP ? Car bien que non parfait, une chose est certaine : Amonsethis sait où il va et c’est déjà un avantage énorme pour une formation assez jeune au final. Premier essai convaincant.


Malicia
Janvier 2010


Conclusion
L'interview : Julien

Le site officiel : www.amonsethis.com