Alverg est un duo Norvégien formé en 2002 qui nous présente ici son premier véritable album après une démo sortie en 2003. Avec un groupe Norvégien il y a 9 chances sur 10 pour que ce soit du... allez je vais vous laisser deviner... Du black metal vous dites ? Et bien j'ai l'honneur de vous annoncer que vous êtes sélectionnés pour notre grande finale.

Bon trève de plaisanteries c'est effectivement du black metal, très traditionnel d'ailleurs. Pas de grandes extravagances ici, tout juste une petite touche de clavier qui pointe très discrètement le bout de son nez dans des passages relativement rares. Les morceaux sont quasiment toujours mid tempo en dehors de deux ou trois timides accélérations. Et c'est peut être là que le bat blesse quelque peu, je m'explique. Les compositions sont de qualités, les riffs sympa et assez mélodiques sans tomber dans la guimauve ou la mièvrerie. Le truc c'est que quand un album est assez long (ici 58 minutes quand même) et qu'il ne s'aventure que très rarement du sentier qu'il s'est tracé il est fréquent de tomber sur deux ou trois passages à vide. Et c'est le cas dans la galette qui nous intéresse aujourd'hui. L'album est bon pas de soucis là dessus, on n'a pas affaire aux gus qui jouent dans le garage de mémé depuis deux semaines non plus. C'est juste que par moment ils ont tendance à faire durer des passages qui auraient gagné à être légèrement raccourcis. D'autant plus que les morceaux tournent quand même fréquemment autour des 7 minutes et que l'attention de l'auditeur peut vite être perdue dans ce genre d'exercice. Bon attention on ne s'emmerde pas non plus, juste l'impression que l'album, ou au moins certains morceaux, auraient pu être plus courts sans pour autant perdre en qualité. Mais bon ce n'est qu'un premier album et le groupe a encore tout le temps de faire évoluer sa musique, et même avec ces quelques longueurs on peut quand même affirmer qu'Alverg montre déjà de bonnes choses. En particulier un bon sens de la mélodie et du riff, une musique parfaitement en place et une production très claire quoiqu'un peu sous mixée. Il vous faudra en effet pousser les enceintes de votre installation si vous voulez entendre quelque chose, mais bon ça c'est pas méchant et ça arrive même à des gros poissons (rappelez vous "The Bleeding" de qui vous savez).

Pour être clair que les amateurs de sauvageries hyper brutales et de blasts à gogo passent leur chemin. Ici l'album entier est porté par les ambiances distillées par ces riffs de guitares si caractéristiques du black metal des 90's. Pour tout vous dire il y a même un passage du premier morceau qui m'a brièvement rappelé des vieux morceaux d'Ancient (avec un nom pareil ce serait presque un pléonasme ça tiens) époque "The Cainian Chronicles". Donc les personnes qui trouvent que l'évolution du black metal de nos jours est une hérésie devraient se pencher sur ladite galette puisque ces gars ont manifestement occulté tout ce qui s'est fait depuis une bonne décennie. Au final on se retrouve quand même avec un bon album de black metal à l'ancienne. Il faudrait juste que le groupe pense à élargir, même légèrement, son spectre musical car le potentiel est là et ne demande qu'a être pleinement exploité. En tout cas malgré ces menus défauts le groupe mérite tout de même de l'attention et pourra peut être nous surprendre à l'avenir.