Quand on veut que le boulot soit bien fait, il faut le faire soi-même. Voilà qui résume simplement et brièvement le projet de Malcolm Pugh, A Loathing Requiem. En effet, en 2007, cet Américain décide de créer, seul, son groupe de death ultra technique, à Nashville, dans le Tennessee. Après un album correct sorti en 2010, il revient avec "Acolytes Eternal", résultat d'un travail personnel plutôt réussi.

Malcolm Pugh a participé à d'autres projets musicaux (Inferi, Formless Creation, Through Death And Crimson, Diskreet), et on ne peut que constater l'incroyable talent que possède ce musicien. Il ne se contente pas de faire ce qui lui plaît ou d'envoyer du lourd, non vraiment, il pousse le bouchon plus loin, ce qui se ressent dans sa technicité, vraiment calculée au millimètre, et ceux avec tous les instruments. Car si les riffs ultra rapides et violents ne viendront pas faire de cette production l'album de l'année, on éprouve également pas mal d'admiration devant cette basse si imposante et cette batterie savamment manipulée. Les comparaisons possibles ne manquent pas, de Spawn Of Possession à Obscura, en passant par The Faceless ou Necrophagist, A Loathing Requiem joue clairement dans la cour des grands.

Néanmoins, l'ensemble ne parvient pas à décoller, il manque ce petit truc nécessaire à un orgasme auditif assuré. Même si le musicien en lui-même est très doué, sa musique manque cruellement d'originalité, comme en témoigne un chant souvent trop plat, voire totalement secondaire sur certains morceaux ("Worthless Vessel Flawed" par exemple). La production elle-même semble un peu bâclée également.

Au final, total respect pour ce musicien au talent indéniable, mais malheureusement il devra repousser les limites de celui-ci s'il veut pouvoir se démarquer nettement d'une concurrence death américaine déjà énorme. Un album qui s'écoute, qui se savoure, qui se digère facilement mais qui ne vous met pas plein de petites étoiles dans les yeux et les oreilles.