Le groupe
Biographie :

All That Remains est un groupe de metalcore originaire de Springfield, Massachusetts, aux États-Unis. Formé en 1998, le groupe a sorti neuf albums studio, un CD/DVD live, et vendu plus d'un million d'exemplaires à travers le monde. Le groupe se constitue des guitaristes Jason Richardson et Mike Martin, le chanteur Philip Labonte, le bassiste Aaron Patrick et l'ancien batteur de Diecast, Jason Costa.

Discographie :

2002 : "Behind Silence And Solitude"
2004 : "This Darkened Heart"
2006 : "The Fall Of Ideals"
2008 : "Overcome"
2010 : "For We Are Many"
2012 : "A War You Cannot Win"
2015 : "The Order Of Things"
2017 : "Madness"
2018 : "Victim Of The New Disease"


Les chroniques


"Victim Of The New Disease"
Note : 14/20

Nom d’une bite en bois ! J’ai toujours eu une dent contre cette famille de Springfield. Entre la gamine surdouée, le bébé surdoué aussi et le fils totalement teubé qui me ressemble un peu trop, Homer et sa dulcinée ont de quoi faire. Enfin, faut se la farcir aussi celle-là ! Mais bon, heureusement encore que Krusty le clow... Eh merde, on m’indique dans l’oreille que je me suis trompé de bonhommes jaunes. Et d’ailleurs même de couleur, puisque ceux-ci sont bien pâle comme mon derch. Puisqu’on s’attèle au cas du nouvel album d’All That Remains : "Victim Of The New Disease".

Philip Labonte ne va pas très bien. D’ailleurs, Philip Labonte s’est même fait larguer. Mais au lieu de rejoindre Bullet For My Valentine ou de s’inscrire sur Tinder, Philip Labonte a choisi un nouvel album d’All That Remains comme exutoire. Les victimes de la nouvelle maladie sont donc les amoureux, ou plutôt les ex-amoureux. Alors, elle court, elle court la maladie d’amour, mais comme le dirait Michel Sardou : "À faire trembler les murs de Jéricho, je vais t’aimer". Eh bien, pour le coup, l’album a des riffs d’une lourdeur à faire trembler les murs de Jéricho ("Misery In Me", "Fuck Love", "Broken"). Mais allez, t’en fais pas Philip : une gonzesse de perdue, c’est les copains qui reviennent. Et heureusement qu’ils sont là pour te supporter autant dans tes rages de dents ("Blood I Spill") que lorsque tu t’esquisses (malencontreusement) à l’autotune ("I Meant What I Said"). Honnêtement, ils t’apprécient encore plus lorsque tu chante en clean. Sans en abuser bien sûr ("Everything’s Wrong", "Alone In The Darkness", "Just Tell Me Something"). Notre bon Philou mêle toujours (avec efficacité) chant brut et chant mélodieux. Si le sieur Labonte revisite sa palette vocale, "Victim Of The New Disease" quant à lui (re)étale la palette musicale d’All That Remains. Rien de nouveau sous le soleil mais, sans se réinventer ni innover, All That Remains fait ce qu’il sait faire de mieux : un son lourd, étiqueté (peut-être à défaut) "metalcore" et quelques titres qui se démarquent du lot aussi bien par leur brutalité que par leur douceur (notamment "Wasteland" pour le côté agité et "Alone In The Darkness" pour le côté posé).

"Victim Of The New Disease" s’inscrit donc indubitablement dans la lignée des sorties d’All That Remains depuis "A War You Cannot Win" (2012). Une espèce de metalcore groovy et mélodique efficace mais un tantinet lassant à la longue. Sans véritablement amener un plus palpable au répertoire d’All That Remains, "Victim Of The New Disease" se laisse écouter. Dix titres au travers lesquels ne subsistent donc qu’un paquet de rancœur qu’All That Remains nous envoie en pleine face. Vie d’ma reum, le romantisme c’pas pour les fragiles !


Rm.RCZ
Mars 2019




"The Order Of Things"
Note : 12/20

A titre personnel j'ai toujours trouvé All That Remains (ATR) ennuyeux et ce même durant l'âge d'or du metalcore. A cette époque j'écoutais déjà mes Killswich Engage, Trivium et As I Lay Dying. Je n'avais pas besoin d'ATR en plus. En soit c'est une erreur, car All That Remains a la force de construire des morceaux vraiment carrés et bien produits, le tout couplé de solos exemplaires. Idéal pour s'entrainer à la guitare par exemple.

Nos amis du Massachussetts savent maîtriser l'art du marketing et ont la capacité de s'adapter, en témoignent les chiffres de ventes croissant (13ème places des ventes aux USA en 2012, 1 million d'exemplaires physiques dans le monde ...), les nombreux passages radio, mais aussi les dires de Phil Labonte (chant). En effet, dans une interview accordée à Metallian (Jan / Fév 2015), ce dernier nous apprend que Josh Wilbur (producteur de Gojira et Lamb Of God) a non seulement produit l'album, mais participa à sa réalisation (composition et paroles comprises !). Phil explique que cette aide extérieure a pour but de remettre les choses en ordre (d'où le titre) et de redorer leur image quelque peu entâchée par la médiocrité (dixit le chanteur) du précédent "A War You Cannot Win". Le groupe accorde une grande confiance à Josh Wilbur, parce que "ce mec a quand même gagné un Grammy". Voyez-vous la logique de ce plan ?

Au bout de 2 paragraphes je n'ai toujours pas parlé du contenu de "The Order Of Things" car finalement la stratégie marketing de la formation est bien plus intéressante à commenter que cet album. Ce dernier est radiophonique, les morceaux accessibles au maximum, les refrains addictifs (le titre "The Greatest Generation" fut une malédiction coincée dans ma tête durant des jours), le single "The Knock" tend mollement la main au fan base de l'époque étant donné que l'ensemble de l'album est mielleux.

En abordant "The Order Of Things" comme une galette metal FM alternatif (et pas metalcore), le gros avantage qui ressort est le chant. Convainquant en crié, agréable en clair, celui-ci jouie d'une production impeccable. Phil se donne au maximum, peut-être un peu trop et on sent à plusieurs reprises l'auto-tune chauffer à bloc. Accompagné par la voix de la bassiste Jeanne Sagan, tant sur les refrains que les backing growls, cette dernière apporte beaucoup de fraicheur aux compositions.

Vous l'aurez compris, "The Order Of Things" agite les bons arguments afin de réaliser un bon score dans les charts. C'est de la musique simple, "qui passe bien", et ratissant large dans le milieu du metal mainstream. Dire qu'ATR mange à tous les râteliers ? Non ! Ne soyons pas mauvaise langue. La nouvelle galette respire "le consensuel" au possible, mais ne se fout pas de notre gueule pour autant. Il y a du travail, du savoir-faire et les instruments sont bossés au poil (les solos, les solos quoi !). En un mot ATR veut nous divertir, pas nous faire rêver.

En se comportant comme une véritable entreprise tournée vers la croissance et le grand public, ATR est certainement la locomotive qui traîne les vestiges du metalcore traditionnel des débuts 2000. As I Lay Dying a un genou à terre, Killswich Engage n’a plus la même aura, Bullet For My Valentine ont changé de casquette depuis longtemps, pareil pour Avenged Sevenfold, le metalcore moderne a la côte et fait de l’ombre à son père.

En conclusion et malgré le fait qu’ils ont tendance à se parodier, ne jetons pas la pierre à ATR. Le groupe cède du terrain et sonne mainstream depuis longtemps et "The Order Of Things" le prouve à nouveau. Cependant, nos Américains tentent de garder à la mode un savoir-faire dépassé, c’est-à-dire : un metalcore à l’ancienne, très heavy metal comme on en fait plus. Allez les voir en concert, mais ne vous précipitez pas sur "The Order Of Things" car l’ennui n’est pas loin.


Vinny
Mars 2015




"A War You Cannot Win"
Note : 14/20

Les Ricains d'All That Remains nous font le plaisir de revenir avec un nouvel album complet de douze titres (il s'agit quand même de leur sixième album officiel sans compter leur démo, CD live et leur split) qui s'intitule "A War You Cannot Win" et qui est d'ailleurs un titre bien cool. De plus, il n'y a pas que le nom qui est plutôt cool, mais également l'artwork qui représente du barbelé devant un nuage explosif avec une tête de mort soldat qui croise les armes. C'est sûr, le thème de la guerre est bien présent.

Pour commencer, on ne peut pas dire qu'il y ait une intro, car la première écoute figurant sur l'album est un vrai long morceau. Fidèle au genre metalcore, mi-claire / mi-scream, les deux voix se marient plutôt bien. Un solo de guitare approbateur qui s'écoule parfaitement bien mais par contre la fin s'arrête un peu trop net, ce qui est dommage. "You Can't Fill My Shadow" est une musique entraînante dès le premier riff et le premier rythme de batterie, suivis non loin de l'entrée des voix, toujours omniprésentes. Un titre qui commence déjà plus à monter en puissance. Niveau guitare, ce serait intéressant de jouer cette partie sur guitar hero, de quoi s'en arracher les cheveux pour parvenir à suivre et à relever le challenge. Non mais que ce soit clair, je ne fais que soumettre une idée. Avec "Stand Up", on entend enfin quelque chose qui bouge carrément plus. A croire que l'album constitue une progession. Remarque c'est tant mieux, cela réduit le risque de l'ennui même s'il faut le dire, pour l'instant les morceaux se ressemblent plus ou moins les uns les autres. Mais vous l'aurez compris d'après le titre que le mot d'ordre est "levez-vous". Perso moi j'aurais plutôt opté pour "wake up". Autrement, pas grand chose à dire sur le prochain morceau "A Call To All Non-Believes", qui n'est pas très surprenant à vrai dire. Ils continuent de nous pondre la même chose. Allez les gars, tentez de sortir du lot, de nous surprendre. Il s'agit quand même du sixième album officiel, vous êtes des habitués pourtant maintenant et donc capables de nous scotcher bien plus que cela, ne croyez-vous pas ?!

"Asking Too Much" est un peu plus mélodique, ça sonne plus et bien mieux. Cette tessiture plus aiguë nous sidère davantage. Mais une fois encore, peut-être est-ce un peu trop répétitif, quoique la technique musicale se fait plus ressentir et que ce titre se complète par un passage calme, telle une ballade. On varie enfin un peu. C'est nettement plus intéressant. L'intro d'une vingtaine de secondes se classe en fait en sixième position. Voilà pourquoi on ne l'a pas retrouvé au début, celle-ci se cachait au milieu de la tracklist, ouh la coquine ! C'est plutôt original d'avoir voulu la positionner en plein milieu, il fallait y penser et être audacieux. C'est un bon point. Sur "Just Moments In Time", ça scream à tout va au début, complété très vite par le chant clair. Cependant il n'y a pas de grande évolution au niveau des voix. La batterie quant à elle sauve l'honneur. D'ailleurs celle-ci a l'air de tenir tout particulièrement une place essentielle et primordiale dans ce morceau. Encore un bon point, un ! On poursuit avec "What If I Was Nothing", où le début est très joli, sur un beau démarrage acoustique et émotionnel. Se joint très vite la batterie qui rythme et pulse ce joli air. Uniquement du chant clair pour ce morceau exclusivement tout en douceur, mais qui plaira sans doute aux humeurs perdues, tristes et émotionnelles. Aux filles davantage !

Sing For Liberty, le titre en dit long sur le thème de cette chanson. Un solo qui réveille, bien travaillé et bien développé comme on les aime. Sur "Not Fading" on retrouve des passages sympathiques marqués par la voix claire qui tantôt nous transporte. Le style de ce morceau rejoindrait un peu celui en huitième position ("What If I Was Nothing") bien qu'un peu plus actif tout de même. "Calculating Loneliness" est l'avant-dernier morceau et en acoustique, s'il vous plaît ! Absence totale de chant, uniquement de la guitare qui s'estompe au fil de l'avancée. Ah bon, c'est un album de metalcore ? En voilà bien une, de surprise ! Et enfin "A War You Cannot Win", le titre éponyme qui pour une fois est classé en dernier. De quoi finir sur un bon titre qui est à la fois rythmé, prenant et bien mené. Une double efficace qui aurait pu être plus exploitée sur les précédents morceaux. Par contre il ne fallait pas attendre la fin pour nous secouer, pour nous en mettre plein la vue... Même si je dois dire que ce morceau est le plus tueur d'entre tous.

Comme bilan, les solos ont toujours été impeccables, irréprochables, bien interprétés. Malheureusement la batterie elle était souvent effacée ou pas suffisamment exploitée. Les voix étaient sans grande originalité et les codes du metalcore n'ont pas toujours étaient respectés. De plus, les morceaux sont en moyenne d'environ 3:30minn ce qui fait que l'album, même s'il est composé de douze titres, est expédié en moins d'une heure. Bref on a vite fait le tour et on a manqué de s'ennuyer pas mal de fois non pas par faute de goût, mais d'originalité et d'efficacité. Il serait bien qu'à l'avenir les All That Remains innovent un peu leurs productions afin de nous prendre davantage par les oreilles. Ne vous découragez pas les gars et tentez de faire mieux la prochaine fois. Toutefois continuez de persévérer, il y a tout de même des aspects positifs. A bon entendeur, let's music !


Cassie
Décembre 2012


Conclusion
Le site officiel : www.allthatremainsonline.com