Le groupe
Biographie :

All Out War est un groupe de hardcore metal formé en 1991, dissout en 2004, puis reformé depuis 2006. Les membres sont originaires de Newburgh, New York. Le line-up actuel est composé de : Andrew Pietroluongo (basse, guitare / ex-Devil May Care), Eric Carrillo (basse / ex-Violent Plague), Mike Score (chant / Below The Frost, End Reign), Jesse Sutherland (batterie, chant / Behead The Lamb, No Souls Saved, ex-Nerve Gas Tragedy, ex-End Of One) et Taras Apuzzo (guitare / Behead The Lamb, The Third Kind, ex-Nerve Gas Tragedy, Bastard Clan, ex-End Of One, ex-Strap Hangers). Si la musique du groupe est parfois décrite comme du metalcore, il s'agit avant tout d'un mélange de hardcore new-yorkais et de thrash. All Out War est passé par Victory Records puis par Organized Crime Records, Unbeaten Records et Translation Loss Records.

Discographie :

1994 : "Destined To Burn" (EP)
1997 : "Truth In The Age Of Lies"
1998 : "For Those Who Were Crucified"
2003 : "Condemned To Suffer"
2007 : "Assassins In The House Of God"
2010 : "Into The Killing Fields"
2015 : "Dying Gods" (EP)
2017 : "Give Us Extinction"
2019 : "Crawl Among The Filth"
2023 : "Celestial Rot"


Les chroniques


"Celestial Rot"
Note : 14/20

A l’occasion de la sortie de leur huitième album studio sur le label Translation loss Records, les New-Yorkais d’All Out War ont décidé de mettre les petits plats dans les grands. Ce n’est pas que "Celestial Rot" soit très différent de son prédecesseur "Crawl Among The Filth" (2019) mais ce dernier opus est plus que jamais frappé du sceau du metal extrême.

Toujours aussi radical et jusqu’auboutiste, le groupe phare du hardcore / metal d’outre-Atlantique - lequel a désormais plus de trente ans d’existence - revendique toujours haut et fort l’héritage de Slayer (sans aucun doute son groupe fétiche) avec en filigrane la brutalité directe et sans fioritures du New York Hardcore (NYHC) dans l’esprit d’Agnostic Front et Cro Mags. Au vu de l’artwork de ce nouvel album, le doute n’est pas permis : les Américains n’ont décidément rien perdu de leur verve légendaire. Depuis quelques années, l’influence du black metal se fait même ressentir dans la musique du groupe comme en atteste le morceau "Snake Legion" qui ouvre les hostilités.

La boucherie se poursuit avec des morceaux rentre-dedans à la limite du death metal bourrin comme "Glorious Devastation" et "Wrath / Plague". Le tempo ne se ralentit pas mais on retrouve le son typiquement hardcore / metal des Américains avec le menaçant "Hideous Disdain". Il y a vraiment un côté apocalyptique dans la musique d’All Out War comme le prouve la rage sans limite qui suinte des riffs de titres comme "The End Is Always Near" et "Caustic Abomination". Bien groovy et syncopé à souhait, ce dernier morceau rappelle que le groupe est d’abord issu de la scène hardcore new-yorkaise (même si leur musique sonne désormais résolument metal). On va toujours plus loin dans l’extrême avec "Revel In Misery" avant que le morceau éponyme de ce disque - "Celestial Rot" - ne remettre définitivement les pendules à l’heure. Dans le même temps, la voix se fait de plus en plus rauque, à la limite du growl death metal. La tension est à son comble au moment où le titre "Shroud Of Heaven" met un point final à cet opus défintivement sans concession.

Même s’il ne révolutionne pas vraiment le genre, "Celestial Rot" est la preuve définitive du professionnalisme des hardcore-métalleux d’All Out War. Culte !


M.B.
Mars 2023




"Give Us Extinction"
Note : 18/20

En voilà un qui se sera fait attendre, comme le confirme ma chronique de leur EP précédent, sorti en 2015. Allez, on oublie tout ça, place au véritable nouvel album d’All Out War, "Give Us Extinction". Pour vous donner une idée d’à quel point j’ai kiffé sa maman, je me le suis envoyé une première fois avec le son à fond sous la douche (calmez-vous svp), puis après avoir délicatement essuyé mon corps de Dieu grec, je suis sorti de la salle de bain avant de faire demi-tour en me disant "Bouarf, les voisins sont pas là façon, enfin j’espère, vas-y je laisse le son comme ça, le temps de faire la chronique". C’était il y a trois heures, le son va toujours à fond et je commence seulement à écrire cette chronique, avec donc cet album qui tourne en boucle.

Sixième album, et vous connaissez déjà la chanson. All Out War, c’est toujours ce groupe de NYHC qui a su évoluer sans se ramasser la gueule (pas comme Agnostic Front quoi). "Give Us Extinction" n’a pas oublié les bonnes vieilles racines old school made in New York, mais on est quand même assez éloigné des premiers albums. On trouve donc des influences plus récentes, notamment ses riffs ultra simplistes mais bien bourrins, comme le faisait Hatebreed à l’époque où c’était pas encore devenu de la merde. Et bien évidemment, qui dit All Out War, dit thrash à gogo. Petit jeu amusant : faites écouter le début de "Bodies For The Machines" à quelqu’un qui n’écoute pas trop de metal, je suis sûr qu’il pourrait confondre avec "Raining Blood" de Slayer. Saluons d’ailleurs la présence d’un joli solo sur cette piste, qui n’hésite pas à s’éloigner du HxC pour vraiment bien cogner dans un trash rapide et violent.

Les influences sont donc nombreuses et toujours de qualité, à l’image de la très réussie "Burn These Enemies", sans doute la meilleure de l’album, qui rappelle les vieux morceaux de Wall Of Jericho. Tout simplement jouissif du début à la fin, et pourtant on est loin du NYHC que l’on pourrait par exemple entendre du côté de chez Sick Of It All ou Madball. Pour terminer, signalons ce qui commence à devenir une habitude dans cette grande famille du NYHC, c’est-à-dire les guests : Emily Muscara (Straphangers) sur "Choking On Indifference" et "Cybergod" (deux morceaux que j’ai un peu moins aimés, la voix ne collant pas trop au style du groupe je trouve), ainsi que Michelle Eddison (ex-Starkweather) sur "Carcass Rot", titre interlude dont on aurait pu se passer, qui sonne un peu comme l’intro d’un mauvais album d’Otep. Malgré cela, l’album est une réussite totale, et le léger plantage au niveau des guests ne changera rien à tout le bien que j’en pense !


Grouge
Août 2017




"Dying Gods"
Note : 15/20

Chaque fois qu'un nouvel album de NYHC débarque, je suis partagé entre l'impatience de l'écouter et la crainte d'être déçu. Je ne suis ni de ceux qui ne jurent que par le NYHC ultra old school, ni de ceux qui se tripotent la nouille devant les petits nouveaux. Je prends ce qui vient. Aujourd'hui, c'est un de mes chouchous préférés qui revient, après plus de 20 ans de carrière : All Out War. Ce qui me gêne avant même la première écoute, c'est qu'il s'agit là d'un simple EP : 7 pistes, dont deux reprises, autant dire que ça sonne très léger. Pourtant, je partais confiant, après une longue attente de 5 ans depuis "Into The Killing Fields", le dernier vrai album du groupe, qui m'avait clairement foutu une raclée à l'époque, quoique légèrement en-dessous des précédents.

Moi ce que j'ai toujours aimé chez All Out War, c'est cette capacité à combiner la violence du NYHC avec la technicité du trash, en gardant toujours ce magnifique équilibre capable de traverser les modes depuis 20 ans sans prendre une ride. Je dois dire qu'ici, l'équilibre semble rompu. Prenez "Nothing Left To Bleed", très bonne piste, mais tantôt trop thrash (allant jusqu'à poser un solo qui n'a selon moi rien à faire sur un album de NYHC...) tantôt trop hardcore puisque l'instru s'efface totalement devant l'énorme et toujours délicieuse voix de Mike Score.

Si on oublie quelques instants les précédentes productions du groupe, on reste tout de même bien au-dessus de la concurrence. Ainsi, Steve Evetts a participé à la production, lui qui avait également été sollicité par Hatebreed, groupe qui selon moi a beaucoup moins bien vieilli que nos amis d'All Out War par exemple. Même si les riffs de ce "Dying Gods" se veulent un peu plus lents et moins imposants que ce à quoi je m'attendais, le minimum reste assuré, on se prend quand même du bien lourd dans la gueule, ça donne clairement envie de faire l'hélicoptère avec ses cheveux (ou autre chose). Les deux reprises ("Arise" d'Amebix et "God Is Dead" de Carnivore), dans un style plus punk, n'apportent pas grand-chose à l'ensemble qui se veut déjà assez léger, et on pourrait même s'étonner de la présence de cette drôle de voix féminine sur la dernière piste...

Alors non, All Out War n'est pas mort, je pense plutôt que cet EP est là pour nous faire patienter jusqu'au prochain album qui, je l'espère, saura me foutre la claque que je prends avec eux depuis tant d'années. À l'heure où des groupes comme Agnostic Front ont beaucoup de mal à masquer leurs rides, le NYHC se voit dessiner un bel avenir, auquel All Out War aura toutes ses chances d'appartenir s'il ne se contente pas de nous balancer des "demi-productions" comme ce "Dying Gods".


Grouge
Juin 2015


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/alloutwar666