Un peu chargé, mais tellement réussi, le packaging de "A Pack Of Lies" dévoile toute sa beauté une fois ouvert et colle à l'image de la musique. Un album qui s'ouvre sur le morceau-titre qui, en délicatesse vous fait monter en intensité en même temps que lui et vous plonge en parallèle dans une masse sombre. On attend la délivrance. On attend l'explosion. On attend. Et en attendant on se laisse emporter par cette symphonie juste et intemporelle. C'est à la moitié de ce titre de dix minutes qu’apparaît la délivrance et on ne peut que savourer la chute, intense, accompagnée de hurlements déchirés. Tout ça avant de repartir sur de l'instrumental. Le cœur palpite... putain que c'est bon ! La relève est prise par "Inferno Black Clouds", qui se voit enjolivé de quelques notes de trompette. Le groupe prend vos émotions, les malmène, les détruit pour mieux les recréer à l'identique ou différemment. On se sent happé par ce qui arrive jusqu'à nos oreilles avec le sentiment que presser le bouton stop de votre platine est au dessus de vos forces. Alkalys s'en donne à cœur joie et l'épopée continue avec "999" doté d'une énergie plus hardcore, beaucoup plus massive (même si les cinq titres sont massifs!) notamment avec la voix de Mikro (l'ex-Scold For Wandering et ex-Draft?) plutôt grave, très agressive. Laissez vous happer, lâchez prise, abandonnez la réalité avec "Incandescence". Tout fuse dans votre tête, ou au contraire que dalle, le vide. Si après ça vous doutez encore des effets que peut avoir la musique sur celui ou celle qui l'écoute, nous ne pouvons plus rien pour vous ! Toujours est-il que le groupe ne s'y est pas trompé en évoluant vers une musique plus violente. Passer du post-rock au post-hardcore, presque logique me direz vous mais entre la volonté et la réussite il y a un grand pas à faire. Alkalys a donc de grandes jambes ! Déjà les dernières douze minutes de frissons avec "Red Cross On The Highway" et la voix de Mike (l'ex-Venosa  et ex-Draft?) apporte une touche très screamo à la musique des Hauts-Normands ce qui pour le coup, est fort agréable. Cher lecteur de French Metal, tu viens de perdre cinq petites minutes à lire cette chronique, tu n'a plus qu'à te procurer ce CD par un moyen ou un autre et en échange tu aura gagner presque 45 minutes de plaisir quotidien utilisable à l'infini.

"Chœur Delys"
Note : 18/20

En une heure de musique et 7 titres de pure poésie instrumentale, d’atmosphère trip hop, Alkalys vous emmènera au bord de la mer et au fond d’un gouffre. Alkalys fait donc partie de cette petite catégorie de groupes qui ne sortent souvent qu’un seul CD, d’ambiance, musicalement abouti et difficile à comprendre. La basse omniprésente sur ces 7 titres donne une impression suave et très charnelle à la musique d’Alkalys et ne manquera pas de toucher tous les auditeurs, les samples étranges accompagnant les légères compositions du combo achèvent de donner cette impression de perte à l’album "Chœur Delys". Aucun titre en particulier à nommer puisque bien que diviser en 7 morceaux, l’album est relativement linéaire et à l’image d’une montée, orgasme ou bien déchéance, candeur et puissance ("Main Courante"). Une très bonne sortie de Basement Apes donc, qui nous habitue bien souvent à de bonnes découvertes dont Alkalys en est un très bon exemple. Un album à se procurer donc, bel objet physique et musical, image d’une violence parfaitement maitrisée et étouffée, à écouter pour s’endormir ou se réveiller.

Lenore Juillet 2009