Le groupe
Biographie :

Agathodaimon est un groupe black / dark metal allemand formé en 1995 et actuellement composé de : Sathonys (guitare, chant / ex-Nocte Obducta), Ashtrael (chant), Von Yanesh (basse / All Will Know, Ravage Fields), Mortos (batterie / Cravenhall, Dagdrøm, The Morgrotuskthululustoccultobskullty Horrormance, ex-Noctura) et Nakhateth (guitare / Omega Point, Sektor, ex-Reborn, Projekt 8). Agathodaimon a sorti les albums "Blacken The Angel" (1998 - Nuclear Blast), "Higher Art Of Rebellion" (1999 - Nuclear Blast), "Chapter III" (2001 - Nuclear Blast), "Serpent's Embrace" (2004 - Nuclear Blast), "Phoenix" (2009 - Massacre Records), "In Darkness" (2013 - Massacre Records) et "The Seven" (2022 - Napalm Records).

Discographie :

1998 : "Blacken The Angel"
1999 : "Higher Art Of Rebellion"
2001 : "Chapter III"
2004 : "Serpent's Embrace"
2009 : "Phoenix"
2013 : "In Darkness"
2022 : "The Seven"


Les chroniques


"The Seven"
Note : 15/20

On ne s'attendait pas à voir revenir Agathodaimon qui avait disparu des radars après la sortie en 2013 de "In Darkness" mais le groupe est bien de retour avec un septième album sobrement nommé "The Seven". Si la patte dark / black / gothique / symphonique est toujours là, les Allemands ont voulu mettre un peu plus d'agressivité et de nervosité dans leur musique, ce dont je ne vais pas me plaindre puisque c'est précisément ce qui manquait selon moi sur les précédents albums.

Et pour bien illustrer ce regain d'agressivité, l'album s'ouvre sur "La Haine" en français dans le texte qui nous fait effectivement entendre un Agathodaimon plus brutal, plus black metal et donc plus froid. Le morceau tient un up-tempo soutenu qui n'hésite pas à balancer de bons gros blasts et une ambiance générale bien plus froide et sombre que ce à quoi le groupe nous avait habitués jusque là. Chassez le naturel il revient au galop, le chant clair refait son apparition assez vite sur un passage à l'ambiance emprunte de tragique. Un premier morceau qui jongle plutôt entre ces deux univers, celui que l'on connaît bien chez Agathodaimon et qui fait entendre une sorte de romantisme noir et le nouveau visage plus dur et plus black metal. "Ain't Death Grand" mélange lui aussi le up-tempo typique du black metal avec les velléités gothiques et symphoniques des précédents albums. Cette longue absence a semble-t-il fait du bien au groupe puisque "The Seven" apporte une énergie que l'on avait rarement entendue chez lui. Les précédents albums m'ont toujours semblé un peu trop monolithiques et trop penchés sur le mid-tempo à mon goût, cette petite dose de violence et d'agressivité ajoutés sur ce nouvel album font donc du bien et rendent le tout bien plus efficace. "Wolf Within" est d'ailleurs probablement le morceau le plus brutal d'Agathodaimon jusqu'à maintenant avec ces gros blasts et ses riffs plus sales, même si les claviers sont évidemment toujours là poser quelques mélodies et que le mid-tempo revient vite prendre ses droits.

Il en résulte tout de même une ambiance assez froide et là encore plus dure que d'habitude confirmée par "Ghosts Of Greed" qui nous envoie en plus de bons tapis de double grosse caisse sur fond de mid-tempo belliqueux. Agathodaimon n'a donc pas vraiment changé son fusil d'épaule mais a tout de même remis un peu de patate dans une musique qui tendait plus souvent vers le gothique et le symphonique que vers le black metal. Cela s'entend bien aussi sur "Mother Of All Gods" qui, tout en gardant le côté symphonique habituel, se fait bien plus menaçant et sombre, d'ailleurs le groupe ne tarde pas à nous balancer une belle volée de blasts pour un passage brutal bienvenu au milieu de ce morceau mid-tempo. Il aura fallu attendre longtemps pour qu'Agathodaimon fasse son retour et propose une musique plus énergique mais "The Seven" marque le coup de bien belle manière. Le groupe se fait plus varié, plus dynamique et cette homogénéité qui donnait des airs de blocs à certains albums laisse un peu de place à quelques explosions de violence très efficaces. Ces nouveaux morceaux seront d'ailleurs probablement bien plus percutants en live aussi et avec cette saleté de virus qui semble enfin vouloir se calmer, il sera peut-être possible de vérifier ça prochainement. Même la production se fait plus sèche, plus froide et donc plus black metal et parfaitement adaptée à ces ambiances plus nerveuses et plus menaçantes.

"The Seven" marque donc le retour en forme d'Agathodaimon qui ne s'était jamais fait aussi belliqueux et agressif. On retrouve tout de même la patte symphonique et mélodique du groupe avec ces ambiances teintées de romantisme noir et de tragique mais cette fois on a droit à un peu plus d'énergie et ça fait du bien. Là où certains des précédents albums pouvaient manquer un peu de niaque, ce nouveau méfait en amène une bonne dose et remet le black metal un peu plus en avant.


Murderworks
Mai 2022




"In Darkness"
Note : 12,5/20

Depuis la naissance d'Agathodaimon en 1995, leur musique a évolué en gardant leur empreinte black / dark mélodique. Les Allemand sortent ainsi un sixième albums, "In Darkness", chez Massacre Records. Celui-ci a été produit par Kristian Kohlekeller au "Kohlekeller Studio" (Powerwolf, Crematory...).

"In Darkness (We Shall Be Reborn)" est le titre le plus long de l'album avec plus de 6 minutes. L'ambiance acoustique tourne vite à l'orage à coup de riffs électriques rapides et de cris stridents. Une atmosphère plus mélancolique se fait ressentir lors de passages plus posés faisant penser à du doom. Le chant clair est quant à lui assez spécial, plutôt heavy rocailleux, ce qui n'est pas en accord avec la musique. C'est dommage car cela choque et cette touche old shool tranche trop avec la modernité du groupe. Ensuite, "I've Risen", entrainant, déploie ses démons ! En effet, c'est dans une ambiance de rituel mystique et froid qui se développe sa noirceur. Le tempo plus lent laisse place à des mélodies aériennes et sinistres. On retrouve une guitare acoustique avec un chant clair dans "Favorite Sin". Heureusement qu'une musique plus prenante avec un chant black vient ensuite car sinon c'était l'ennui assuré. Un orgue baroque et des voix fantomatiques pleines de souffrance ouvrent le bal de "Oceans Of Black". Puis, des riffs quelque peu enjoués accompagnés d'une atmosphère plutôt reposante et légère créent la surprise. "Adio" commence par une autre introduction acoustique avant de retrouver une musique bien plus rapide, rythmée par le chant vociféré à toute vitesse. Il y a de jolis passages mais rien qui vaille réellement le détour. Longue à démarrer, "Somewhere Somewhen" devient longue dès 1 minute passée. Peut-etre trop linéaire et mou, ce titre devient interminable. Enfin, on découvre un morceau plus varié et intéressant avec "Dusk Of An Infinite Shade (Amurg)". De plus, les chorus de fond rajoutent une ambiance symphonique et spirituel très agréable. "Hoellenfahrt Der Selbsterkenntnis" est clairement doom black mélodique avec un tempo lent et des guitares lourdes et plaintives. Le chant black va à merveille et on regrette qu'il n'y ait pas plus de titres dans la même mouvance. Et pour finir, "Adio" (version acoustique) est effectivement une version plus intimiste et plus courte du titre original. Le chant clair est bien plus à sa place ici et ne dénote pas. Au contraire même, seul le chant est intéressant ici car la musique est sans relief.

"In Darkness" est un album en demi-teinte. En effet, la moitié des titres ne déméritent pas et sont même plutôt bons, mais les autres nous laissent perplexes. Ces quelques morceaux ne sont pas à la hauteur et gâchent quelque peu l'album dans son ensemble...


Nymphadora
Juin 2013




"Phoenix"
Note : 16,5/20

Ô grande suprise qu'est ce nouvel opus d'Agathodaimon, "Phoenix" ! Au-delà de nos terres françaises subsistent six Allemands dont l'imagination, la fougue, et le talent ont eu raison d'eux en un parfait accord d'un black metal mélodique des plus personels et aboutis. Outrepassée l'appréhension d'un black pompeux à souhait à la première écoute, "Heliopolis" déferle sur son auditoir une vague de riffs aussi terrassants qu'incroyablement entraînants. Se confondent à eux une voix criarde typique de black metal, un synthé qui se joue de petites touches subtiles de mélodie ainsi que la présence plutôt marquée de l'électronique. C'est d'ailleurs dès le premier titre que l'illusion d'un Deathstars se fait sentir, conséquence de cette empreinte moderne mais également dûe à l'émergeance d'une seconde voix, celle de Sathonys reléguée à un chant clair s'accordant excellemment à celui de son acolyte Ashtrael. Mais bien vite cette griffe industrielle s'attenuera jusqu'à ne plus être afin de révéler un aspect plus naturel à la musique d'Agathodaimon, ce qui n'est pas pour déplaire. Ainsi "Phoenix" continue alors son périple parmi moult ambiances tantôt aux accents très pulsés de rock 'n' roll, tantôt plus axés sur un climat empli d'inquiétude et de mystère avant que des tempos plus assagis nous surprennent par leur délicatesse, amenant cet opus à un résultat aussi cohérent que désarmant de réussite. Autre comparaison dont la formation Allemande peut être fière, Samael, chacun à sa manière délivre un black metal mélodique personnel ou se côtoient mélodie incisive, modernité et énergie pércutante ("Ground Zero") même si les seconds gardent une approche nettement plus moderne et extrême. Au final, Agathodaimon sait convaincre par un album de près d'une heure et quart, signé chez Massacre Records, où chaque élément a son importance, dévoilant un important travail d'ambiance que l'on ne peut qu'admirer... Certains y trouveront néanmoins à redire sur la tournure exagérée, voire pompeuse des compositons au premier abord, mais qu'à cela ne tienne, seule une écoute en profondeur de "Phoeni/" saura vous réveler tous ses secrets et vous charmer définitivement.


Jillian
Mars 2009


Conclusion
Le site officiel : www.agathodaimon.de