Le groupe
Biographie :

Agalloch est un groupe de folk metal américain formé en 1995 dans la ville de Portland, dans l’État de l’Oregon. Il est mené par le chanteur et guitariste John Haughm, et a jusqu'à aujourd'hui réalisé 5 albums studio, 5 EPs en édition limitée, 2 démos, un split avec le groupe de dark folk Nest, deux compilations et un DVD de concert. En 1998, le trio enregistre une nouvelle démo destinée uniquement aux maisons de disques. Celle-ci attire l’attention de The End Records, qui leur offre un contrat d’enregistrement. En résulte l’album "Pale Folklore". De 2001 à début 2002, Agalloch enregistre "The Mantle", aux influences folk et post-rock plus marquées. En 2003 est publié "Tomorrow Will Never Come". "Ashes Against The Grain" sort le 8 Août 2006, sur le label The End Records. "Marrow Of The Spirit" sort le 23 Novembre 2010. L'album "The Serpent & The Sphere" sort 4 ans plus tard en Mai 2014 sur le label Profound Lore Records.

Discographie :

1999 : "Pale Folklore"
2001 : "Of Stone, Wind, And Pillor" (EP)
2002 : "The Mantle"
2003 : "Tomorrow Will Never Come" (EP)
2004 : "The Grey" (EP)
2006 : "Ashes Against The Grain"
2008 : "The White" (EP)
2010 : "Marrow Of The Spirit"
2012 : "Faustian Echoes" (EP)
2014 : "The Serpent & The Sphere"


La chronique


Agalloch. Typiquement un des groupes qu’on ne présente plus. Mon expérience avec ce groupe est assez particulière. En tournée à Paris, je m’étais retrouvée à leur concert sans avoir écouté un seul de leurs albums. J’étais donc là en touriste lambda, qui ne sait pas trop ce qu’elle fout là. Et je me suis pris une claque tellement immense, qu’aujourd’hui encore j’en parle avec émotion. Hé oui, c’est un des concerts où j’ai le plus plané de ma vie. Depuis le temps, j’ai écouté les albums précédents, et me suis repris une baffe. Parce que ce groupe fait partie de ceux qui savent comment instaurer une ambiance en un temps record, sans jamais la laisser retomber comme un soufflet. J’irais même jusqu’à parler de pouvoir sur l’auditeur, tellement on peut partir loin avec leur musique. Mais je m’égare, nous sommes ici pour parler de leur petit dernier : "The Serpent & The Sphere". Le thème central ici est celui du serpent qui se mord la queue, un motif que bon nombre d’entre vous auront déjà croisé. La symbolique est ici d’un cercle sans fin, infini et inéductable. Mais sans faire davantage de détours, intéressons-nous à la musique.

Ouverture sur "Birth And Death Of The Pillars", un morceau aux accents lancinants et mélancoliques. Au fur et à mesure, on assiste à une longue construction épique, avec une montée lente mais certaine vers des tonalités plus majestueuses. Et pour une fois, j’ai non pas imaginé des forêts, mais des montagnes. Surprise ! Rien que ce premier morceau est déjà une expérience en soi. Et l’apparition soudaine des vocaux ne fait que renforcer cet aspect glacial et hivernal d’un paysage désolé et livré à lui-même. Je ne peux pas dire du mal de ça, c’est profond, puissant et méchamment jouissif. Après ces 10 minutes d’introduction, nous voilà à "(Serpens Caput)", le premier des trois interludes à la guitare accoustique que nous offre l’album. La thématique du serpent se mordant la queue est ainsi clairement rappelée. La partie suivante de l’album est un bijou. Chacun des trois morceaux qui vont suivre sont d’une richesse incroyable. Je pèse mes mots. "The Astral Dialogue" est tout simplement planant. "Dark Matters Gods" possède une puissance et une profondeur qu’on retrouve rarement, et qui rivalise avec les travaux précédents (et accessoirement les plus côtés) d’Agalloch. Cette ambiance qu’ils arrivent à mettre en place est tout simplement hallucinante, et me laisse une fois de plus sur le fion. "Celestial Effigy" en devient presque obsédante. Les murmures rauques finissent par faire leur oeuvre, et vous voilà partis pour un nouveau planage. Bravo.

Nouvel interlude avec "Cor Serpentis (The Sphere)". En toute honnêté, après les trois incroyables titres qui venaient de le précéder, ce morceau m’a paru au premier abord un peu fade. Et m’a légèrement frustré sur le coup. Mais il convient de reconnaître qu’il remplit parfaitement son rôle dans le concept de l’album, et qu’en ce sens il n’est pas inutile et est parfaitement à sa place. En gros, c’est juste moi qui rage parce que j’aurais aimé que le morceau précédent continue ! "Vales Beyond Dimension", titre suivant, est un nouveau morceau puissant. Il a également un petit côté oppressant en fin de titre, ce qui n’est pas négligeable et apporte encore un peu plus à l’univers qu’Agalloch crée depuis le début de cet album. "Plateau Of The Ages" est également un morceau solide, mais peut-être pas le plus abouti de cette production. Il n’en reste pas moins extrêmement agréable à écouter, et on voyage sans difficulté au grès des notes. Vient "(Serpens Cauda)", dernier interlude, qui achève l’expérience. Et mis en relation avec les deux précédents, ça devient même presque logique, ce qui n’est pas évidemment à la première écoute où on se demande plutôt ce que ces trois morceaux viennent faire là.

Agalloch, c’est une expérience. Le genre de groupe qu’on écoute les yeux fermés, et qui nous fait rager quand on comprend que ça y est, c’est la fin de l’album. Une expérience musicale qui demande du temps, et un certain investissement pour entrer dans leur univers et accepter l’ambiance qu’ils distillent sans aucun mal dans notre petite tête. Agalloch, c’est pour moi un groupe au sommet de son art, qui n’a plus rien à prouver, et qui continue de nous en mettre plein les oreilles. Et je ne saurais que trop vous conseiller de courir à leurs concerts s’ils devaient passer près de chez vous. Parce que bordel, que de planage.


Velgbortlivet
Août 2014


Conclusion
Note : 18/20

Le site officiel : www.agalloch.org