Voilà un paquet d'années que j'avais lâché Acheron, depuis le départ de Mike Browning pour être précis et si je m'en réfère à l'album "Hail Victory", ça fait... 19 ans... Celui-ci ne m'avait pas vraiment encouragé à suivre le groupe de près. Une telle longévité qui force le respect, sachant que le groupe a enregistré sa première démo en 1989 mais n'a jamais vraiment "percé" dans le milieu. La faute à un manque d'originalité ? En partie, car le groupe a la réputation d'être un "Deicide de seconde division". L'instabilité du line-up ? Probable, vu la ribambelle de musiciens passés par là. Officiellement Révérend de l'Eglise de Satan, Vincent Crowley (chant / basse) n'a pourtant jamais laché l'affaire et sa dernière offrande, contre toute attente, peut changer la donne ! Le diable se serait-il enfin penché sur le sort de son fidèle ?

Enregistré au Bad Black Studio de Cleveland, puis mixé par Dan Swano (Opeth, Bloodbath etc...), "Kult Des Hasses" beneficie déjà d'un son puissant et moderne tout en respectant la marque old-school. Le travail autour de la voix de Crowley rappelle souvent bien plus Edge Of Sanity que Deicide ! Premier sang versé, le titre "Daemonum Lux" annonce la couleur : c'est de bon vieux death metal qu'il s'agit ! Oscillant entre lenteur et mid tempo plutôt "très"classique, proche de Brutality, le morceau décolle en introduisant un riff très Celtic Frostien. Une réference que l'on retrouve souvent à l'instar du sympathique "Raptured To Divine Perversion" traitant de débauche, de rituels sexuels, preuve que les Pennsylvaniens garantissent une certaine authenticité dans le genre ! "Kult Des Hasses" sans forcer sur l'originalité, possède bien des qualités notamment au niveau des soli qui pullulent tout au long du skeud, interprétés par Ricktor Ravensbruck (Wolfpack 44, Electric Hellfire Club). A la fois mélodiques et vicelards, ils ne sont pas innocents à l'ambiance pour le moins "occulte" chère à notre Révérend ("Asphyxiation", "Concubina Do Diabo") Ravensburck, invité de marque tout comme Kam Lee, John McEntee (Incantation) et une floppée d'autres mercenaires.

Acheron revient donc avec un très bon album qui mêle thrash, rock ("Devil's Black Blood" très Motörhead) et death metal puissant (merci Dan Swanö !). Un album que personellement je n'attendais pas, et sans crier au génie ou encore à l'album de l'année, se laisse bien écouter... et réécouter avec plaisir !