Le groupe
Biographie :

Aborym est un groupe d'indus black metal formé en 1992 et actuellement composé de : Fabban (chant, basse, clavier / Funeral Oration, Void of Silence, Malfeitor, Kalki Avatara), Gianluca Catalani (batterie / Cultro) et Tomas Aurizzi (guitare / Abolition Ritual, Fomento, Human Dirge, Mek Na Ver, The Reptilian Session, ex-Abnader, ex-Gremory, ex-Adimiron, ex-Enemynside) . Leur premier album studio, "Kali Yuga Bizarre" sort en Mars 1999. En 2001, Aborym publie un deuxième album, "Fire Walk with Us". Le troisième album, "With No Human Intervention", sort en 2003 sur Code666 en Europe et sur Mercenary Musik/WEA/Arista aux États-Unis. En 2005, Aborym signe avec Season Of Mist pour la sortie de son quatrième album, "Generator". L'album "Psychogrotesque" sort en Novembre 2010 de nouveau chez Season Of Mist. Il est suivi de "Dirty" en Mai 2013 chez Agonia Records, et de "Shifting.Negative" en Janvier 2017. "Hostile" sort en Février 2021 chez Dead Seed Productions.

Discographie :

1999 : "Kali Yuga Bizarre"
2001 : "Fire Walk with Us"
2003 : "With No Human Intervention"
2006 : "Generator"
2010 : "Psychogrotesque"
2013 : "Dirty"
2017 : "Shifting.Negative"
2017 : "Something for Nobody Vol. 1" (Compilation)
2018 : "Something for Nobody Vol. 2" (Compilation)
2019 : "Something for Nobody Vol. 3" (Compilation)
2021 : "Hostile"


Les chroniques


"Shifting.Negative"
Note : A part/20

Bon, vous voyez le Aborym de "With No Human Intervention" (un disque de référence de l’année 2003) ? Ce black indus hyper vénère ? Qui a vu passer dans ses rangs un certain Attila Csihar, un autre Faust et des membres de Dissection ? ht bien oublions tout cela. D'ailleurs, oublions tout ce que l’on connaît d’Aborym. Nous sommes désormais vers un rock teinté de claviers, progressif et progressiste. Autant dire que pour mon oreille qui n’avait plus vécu de tête à tête avec Aborym depuis "Psychogrotesque" (2010), le choc fut assez surprenant.

Je ne cacherai d’ailleurs nullement que dubitatif j’étais lors de la première écoute. Et qu’aujourd’hui, selon mon humeur, dubitatif je peux rester. Toutefois, force est de constater que si nous oublions le passé relativement agité d’Aborym, "Hostile" n’est pas mauvais. Déconcertant certes, mais pas mauvais. Ne nous fions donc point à son titre, "Hostile" n’a plus l’hostilité d’un "Fire Walk With Us", mais il porte au grand jour une facette plus sinueuse d’Aborym. Même si les sonorités musicales sont plus "claires", "Hostile" n’en est pas non plus un parcours de santé. Anxiogène à sa façon, "Hostile" pousse sa notion d’electro rock dans ses retranchements ("Wake Up. Rehab", "Nearly Incomplete").

Et j’avoue que la différence avec les opus que je connaissais est telle que j’ai vérifié plusieurs fois qu’il s’agissait du même groupe. La surprise est totale. Mais finalement n’est-on pas non plus là dans une approche extrême de la musique ? Le propre de la musique est de perpétuellement se réinventer. De façon si radicale, n’est-ce pas rester dans l’extrême ? Alors à sa façon, "Hostile" est certainement aussi nihiliste que les early years d’Aborym. Et, pris pour eux-mêmes, des titres comme "Stigmatized (Robotripping)" ou "The Pursuit Of Happiness" par exemple tirent rapidement leur épingle du jeu. Et que dire des compositions à la "Radiophobia" et leur esprit très rock’n’roll ?

Imprévisible comme les performances footballistiques de la Squadra Azzura (et surtout comme "Solve Et Coagula"), Aborym présente ici un ensemble de riffs, de synthés et d’ambiances teintées d’industriel venu tout droit d’Italie. Aborym n’a plus les mêmes envies certes, mais la démarche ne peut qu’être respectée.


Rm.RCZ
Septembre 2021




"Shifting.Negative"
Note : 12/20

Avec l'album "Shifting.Negative", Aborym engage un revirement complet dans son style musical. D'un black metal industriel très agressif il passe sans crier gare ou presque à un electro indus très planant et éthéré. Vu la liste des participants extérieurs à cet album, c'était certes couru d'avance. Entre autres on notera des figures musicales telles que Sin Quirin (Ministry), Victor Love (Dope Stars Inc.), ou Ricktor Ravensbrück (The Electric Hellfire Club, Wolfpack 44). N'empêche que... Cette nouvelle orientation n'en est pas moins surprenante.

Si toutefois on ne peut pas reprocher grand-chose aux compositions qui sont plutôt bien foutues et catchy, il réside comme un arrière-goût d'honteuse copie, eh oui messieurs-dames ! En effet, derrière le certain plaisir que procure cet album, en grande et vieille fan de Reznor pour ne citer que lui, j'ai la très désagréable impression d'écouter un best of mixé de Nine Inch Nails et Ministry, avec des incartades chez Rob Zombie et Marylin Manson. Quand je lance "Shifting.Negative", c'est essentiellement "The Fragile", "Further Down The Spiral", "Broken", "Hellbilly Deluxe" ou encore "The Mind Is A Terrible Think To Taste" que j'ai dans les oreilles. Comment juger cet album quand on a déjà entendu cela depuis 20 ans et par les maîtres du genre ?

Pour les fans des précédents albums d'Aborym, pas sûr que ce changement brutal puisse leur plaire... et quant aux fans du travail des Masters of indus metal cités auparavant, la gêne risque d'être la même que la mienne. Donc si l'on n'est point trop pointilleux sur la contrefaçon, que l'on a la faculté de mettre tout ce qu'on l'on connait sur le côté, ou que c'est le premier groupe de metal indus du genre que l'on écoute... alors "Shifting.Negative" offre 47 minutes de morceaux sombres, inquiétants, planants, ultra énergiques et psychotiques avec un son puissant et totalement irréprochable.

Pour les autres vieux râleurs marmonnant comme moi aujourd'hui, jetez-y une portugaise par curiosité et pourquoi pas pour jouer entre amis au quizz "Sur quel morceau de NIN ce titre là a-t-il été pompé ?" puis, passez votre chemin.


Miss Bungle
Mai 2017




"Dirty"
Note : 16/20

Autant être honnête et le spécifier d’emblée : jusqu'à ce que l’on me confie le soin de rédiger cette chronique, le bouffeur de metal indus que je suis n’avais jamais écouté une seule note des cultissimes Aborym. Pourquoi ? Tout simplement car j’ai toujours eu du mal avec cette étiquette "black metal industriel", à quelques exceptions près, j’ai toujours entendu de la boue en la matière… ou du moins des groupes qui seraient restés anecdotiques s'ils n’avaient pas remplacé leur batteur par une boîte à rythmes et ouvert tous leur morceaux avec un sample tiré de Terminator. Bref, étant un novice du son Aborym, vous comprendrez donc que je ne ferai aucune allusion et n’utiliserai aucun élément comparatif au passé musical de ces furieux Italiens.

"Dirty" est donc le sixième album du trio italien (enfin bon, il y a le Norvégien Faust (Emperor) qui tape l’incruste à la batterie, on ne va pas s’en plaindre), il se présente sous la forme d’un double CDd digipack. Autant en parler de prime, car il s’avère au final assez anecdotique, le second CD comprend des versions remaniées de deux de leurs anciens titres "Fire Walk With Us" et "Roma Divina Urbs", ainsi que de trois reprises anecdotiques ("Hallowed Be Thy Name" de Iron Maiden, "Comfortably Numb" de Pink Floyd et "Hurt" de Nine Inch Nails), car trop fidèles aux versions originales. Par contre, l’ensemble se termine sur l’excellent inédit, "Need For Limited Loss", qui aurait d’ailleurs pu figurer sans souci sur le premier CD.

Les commodités d’usage et le second CD expédiés, il est temps d’embrayer sur les choses sérieuses, à savoir les 10 nouveaux titres composant le premier CD de "Dirty". L’album s’ouvre sur les chapeaux de roues avec un "Irreversible Crisis" et un "Across The Universe" de folie, et mes craintes s’envolent. Oui, Aborym fait bel et bien du vrai black metal industriel, la fusion des deux mondes est bel et bien là, l’étiquette sur l’emballage n’est pas mensongère. Le black sympho’ du groupe cohabite en parfaite harmonie avec les sonorités electro / indus, pourtant omniprésentes, mais bizarrement, ce ne sont pas ces passages qui m’ont le plus marqué. En fait ce sont les différents cassages de rythme au cours d’un seul et même morceau qui m’ont étonné, une sorte de breakbeat métallique, déroutant mais malin. Le groupe surprend, pour enrichir en permanence sa musique avec de nouveaux apports aussi bien au niveau des rythmiques, que des guitares et surtout du chant. En effet les passages en voix claire sont nombreux et pourront en dérouter certains, cette pratique restant peu courante aussi bien dans le metal extrême, que dans le milieu industriel. La tracklist est construite adroitement, de manière à ne pas donner un rendu trop homogène, chaque titre possède sa propre identité, et l’ensemble en devient du coup facilement digérable. Pas de titres de remplissage, encore moins d’intro, de outro ou d’interludes inutiles, Aborym nous livre ici dix vrais bons et beaux morceaux qui se suffisent à eux-mêmes.

Plusieurs écoutes seront nécessaires pour en assimiler toutes les nuances, l’ouverture est donc de mise, car le groupe semble véritablement prendre un malin plaisir à bouleverser nos habitudes d’écoute et au final, c’est vraiment ça qui est bon avec "Dirty".


Duvelpower
Mai 2013




"Psychogrotesque"
Note : 14/20

Aborym est un groupe de black metal industriel Italien qui réfère son style comme étant du "hard / black alien industrial metal", composé de Bard Faust (ancien membre de Thorns et d’Emperor), Nysrok Infernalien (ex-Bloodline), Malfeitor Fabban (ex-Funeral Ovation) et de Prime Evil (ex-Amok et Mysticum).

C’est avec ce "Psychogrotesque" que nous revient Aborym et son black indus ravageur. Le son est effectivement orienté indus. Loin des prod' true evil black metal, le groupe possède un son plus propre et saccadé. Riffs et voix black sur fond de metal indus et de sons de synthés, utilisés principalement afin d’accentuer l’ambiance froide de l’album. "Psychogrotesque IV" et "IX" en sont les témoins. L’album se veut plutôt épuré et laisse parfois un sentiment de "vide". Toutefois, le mélange ne se fait pas sans mal. Certains passages souffrent d’un manque de dynamique évident. La sauce prend malgré tout sur certains moments ("Pyschogrotesque V") et arrive à lier efficacement les deux écoles sur fond de riff thrash ("Psychogrotesque VI"). Le groupe tente même une réelle avancée techno électro  sur "Psychogrotesque VIII", enchaînant sur un morceau réellement ambiant / indus, "Psychogrotesque IX". Ces deux morceaux peuvent d’ailleurs contribuer à l’introduction du dernier titre "Psychogrotesque X". Huit minutes qui résument bien à elles seules le concept du groupe. L’album se clôt avec un ghost track lui encore ambiant qui n’apporte toutefois rien à l’album.

Il est clair que cet album ne plaira pas aux puristes, mais ça, le groupe le savait en se lançant dans l’aventure. Il n’empêche que cet album, malgré des défauts évidents, possède le mérite d’ouvrir la voie vers d’autres horizons pour deux styles qui restent dans l’esprit assez proche? à savoir le black METAL et l’indus. Un album intéressant mais qui souffre encore d’un petit quelque chose pour arriver au compromis parfait.


Humphrey
Mai 2011


Conclusion
Le site officiel : www.aborym.it