"Sociopathic Constructs"
Note : 17/20
Si ls hurlements vous effraient, je vous conseille de fuir instantanément car Abnormality
vient nous offrir un nouvel album. Formé en 2005 aux Etats-Unis par la chanteuse Mallika
Sundaramurthy (Castrator), le guitariste Jeremy Henry et le batteur Jay Blaisdell, leur
leitmotiv est le brutal death technique. A ce jour, le bassiste Josh Staple et le guitariste
Sam Kirsch complètent la formation, tandis que certains concerts se font avec Daniela
Neumanová (chant) pour certains lives en Europe. Concernant la discographie des
Américains, "Sociopathic Constructs" est le troisième album, et il est loin de faire dans la
dentelle.
Pas une seconde à perdre, on débute avec le monument sonore qu’est "Monarch Alpha". Un
son de basse monstrueux, un débit vocal ahurissant, un blast incessant… voilà ce qui
caractérise Abnormality ! On continue sur cette lancée avec "Penance", un titre aux riffs
parfois groovy parfois très techniques, mais toujours très lourds. Et la voix de la chanteuse
ne fait que confirmer la première impression de cet album : elle s’est encore améliorée.
Vous n’en avez pas eu assez ? Ca tombe bien, "Kakistocracy" arrive et va littéralement tout
écraser sur son passage. Alors que l’on pense que la rythmique va s’apaiser, elle repart de
plus belle pour encore plus de graisse auditive. Et pourtant, le mix laisse la place à tous les
instruments, comme on peut également le constater sur le break de "Transmogrification Of
The Echoborgs". Break qui est suivi d’un solo qui rappellera les premiers albums de death
metal aux connaisseurs.
Toujours pas rassasiés ? "A Catastrophic And Catalyzing Event" prend la suite avec un
enchaînement de riffs violents entrecoupés d’harmoniques rapides pour un headbang
assuré, soutenu par un blast qui ne faiblit jamais. Un rapide répit avec "Aeturnum", un sample
inquiétant de moins d’une minute qui annonce la surpuissante "Dying Breed". Une véritable
avalanche de puissance brute servie par un son impeccable et qui mêle harmoniques
criardes à une rythmique implacable. C’est à nouveau la technicité qui domine sur "A
Seething Perversion", le morceau à mon avis le plus chiadé de cet album. Les musiciens se
baladent littéralement sur le manche de leurs instruments, sans oublier cependant d’inclure
quelques passages plus basiques mais efficaces et lourds, tout comme sur "Curb Stomp", le
dernier morceau de l’album. Et on ne change pas une équipe qui gagne, c’est une déferlante
de puissance qui s’abat sur nous, nous laissant à peine le temps de respirer.
Avec "Sociopathic Constructs", Abnormality nous offre à la fois une leçon de technicité, mais
également de brutal death à l’ancienne ! La puissance du combo n’est plus à prouver, et
chacun des membres apporte sa pierre à l’édifice. Un passage en France ? On l’espère tous
!
"Mechanisms Of Omniscience"
Note : 15/20
Dix ans d'existence, et pourtant Abnormality n'en est qu'à son deuxième album. On peut le dire tout de suite : un deuxième album qui vient pour nous patater la tronche de toute puissance. "Mechanisms Of Omniscience" s'annonce peut-être plus classique que "Contaminating The Hive Mind" mais il réussit tout de même à briller par sa violence.
Le line-up fait toujours autant rêver, notamment grâce à une chanteuse qui en a plein les boyaux (Castrator, Hydrocephalic, Parasitic Extirpation). Abnormality propose un brutal death ultra rapide (du blast en veux-tu en voilà), assez proche de ce qui se fait déjà sur la scène américaine. Toutefois, il leur manque toujours ce petit quelque chose de magique que je retrouve parfois ailleurs, comme avec Nile par exemple. Sorti sur Metal Blade Records, cet album voit son rythme un peu cassé par la présence de deux pistes instrumentales, pour lesquelles j'ai vraiment du mal à comprendre l'intérêt. Un peu plus de technicité aurait été souhaitable, mais passons.
Rassurez-vous, l'essentiel est là. Dès le premier morceau ("Swarm"), l'excès de bourrin commence son joyeux défilé. Même si on ressent immédiatement une sensation de déjà-vu, on est quand même en présence de très bon death brutalo-technique made in USA. La production bien assurée permet largement de se mettre quelque chose de plus que potable sous la dent. Rien de révolutionnaire, mais même une piste comme "Vigilant Ignorance", longue de six minutes, saura vous convaincre. Typiquement le genre de tempête nucléaire qu'on aime se mettre dans les oreilles à fond les ballons. Saluons enfin l'artwork bien dark qui lui aussi s'avère convaincant.
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