Abbe Sainte commence doucement à se faire un nom sur la scène Française après des dates en compagnie des plus grands. Du bon metal qui tache, des sonorités électroniques en fond derrière qui apportent une différence et surtout des textes abrasifs à souhait. "Asphyxie" ne déroge pas à la règle. En huit morceaux étouffants, métalliques, crasseux et engagés, aussi corrosifs qu'une plaquette d'acide qui te coulerait dans le gosier. Ca balance dans tous les sens à grand renfort de doubles croches, de double pédale. Les samples électroniques en introduction et en ambiances de fond renforcent l'esprit étouffant et asphyxiant. C'est du metal pur et dur, surtout dur. A l'ancienne comme dirait l'autre, ou encore "tout droit"... Tout droit où ? Mais dans ton... Ultra efficace, avec une grosse dose de groove et une bonne pêche. Des guitares qui s'enchaînent avec des riffs ultra efficaces, une basse qui ramène son gros son par derrière, un batteur affectionnant ses doubles pédales, un hurleur engagé... Finalement absynthe... pardon, Abbe Sainte que dis-je... c'est simple comme bonjour, un écrin sonore pas trop mal foutu, des cris, et surtout les subtilités de paroles évocatrices et corrosives, malgré le fait que les 8 morceaux, dans la structure, ont tendance à se répéter, on passe un moment d'une grande finesse... Je t'en ressers ?

Démo 4 titres
Note : 13/20

Formé depuis l'an 2005, Abbe Sainte sort sa première démo 4 titres enregistrée au Loko Studio où sont passés entre autres Leïchi.K.O.va, Kobayes, Pulsion, Leïtuss. Le son est donc de qualité pour une démo, ce qui n'est pas toujours le cas. C'est un signe que le groupe aime bien les choses bien faites et c'est un bon point pour eux. Le quatuor pratique un metal-hardcore plus puissant que brutal, je veux dire par là que les compos sont "jumpantes" et envoient bien la sauce, un ensemble bien groovy et percutant. On pourrait citer Mudvayne ou Korn s'il fallait trouver une pointure à laquelle se rapproche Abbe Sainte. Les arrangements sont nombreux et il n'est pas hasardeux d'entendre par ci par là des scratchs, un didgeridoo, un djembé ou une intro de dessin animé ("Minus Et Cortex"). On appréciera les envolées à la double pédale, ce qui prouve que le batteur n'est pas un estropié, mais aussi la basse qui cogne comme il faut. Tout est carré, manque un peu d'originalité parfois, mais cela viendra avec le temps et l'expérience. Un premier essai plutôt réussi et qui laisse présager de bonnes choses pour le maxi à venir.

Petebull Août 2005