Le groupe
Biographie :

Le projet 4 Subject se forme dans la région grenobloise en 2010. Au départ le groupe était constitué de 4 musiciens : Jeremy Sales (batterie), Guillaume Novella (chant), Maxime Poncet (basse) Damien Sanchez (guitare). Depuis la formation a évoluée et sont apparus Axel Pouchon (rap, platines), ainsi qu’Adrien Garzend et Alexis Potin (guitares). Le groupe compose à partir d’influences variées et propose un son unique allant du hip hop au rock metal tout en passant par la musique électronique. Sur cette fusion rythmée et puissante, mise en scène autour d’un univers proche du domaine expérimental, viennent se greffer des voix rappées, chantées et saturées. Depuis le groupe multiplie les concerts après avoir partagé l’affiche avec Ultra Vomit, Checkmate, ou encore Deep In Hate. Enfin, leur premier EP intitulé "Nobody Else" est prévu pour l’automne 2013.

Discographie :

2013 : "Nobody Else" (EP)


La chronique


Parfois le métier de chroniqueur réserve de très très bonnes surprises.

Ainsi, c’est au détour d'un concert que je suis resté abasourdi devant la prestation originale, excellente et pleine d'identité des 4 Subject. Et pourtant, sur le papier, le pari n'était pas gagné, le groupe officiant officiellement dans un metal fusion. On sait qu'en général, ce terme plutôt abscons sert tout simplement à cacher une espèce de metal pour midinettes sans grande inspiration, flirtant avec l'emo assez plat et sans grande inspiration. Le combo, même dans son domaine, va de toute façon briser bien des barrières. Sur une base metal progressif mais poutreur par moments, le groupe brode des nappes rap et electro, ces deux dernières données étant menées d'un bout à l'autre par la présence dans le groupe d'un DJ et MC à la fois (pour nos inconditionnels lecteurs métalleux, le MCc c'est le gars qui envoie le flow, le texte, quoi, rappé. Le DJ c'est évidemment le gars qui scratche sur les platines, mais là, je t'apprends rien, cher lecteur).

Donc ça fait pas rêver. Tu sais comme moi que ce genre de groupe entraîne généralement dans son sillage des relents emo où un public formaté et qui n'entrave rien à la zic se déplace à chaque concert de son boys band favori. Ah oui, mais sur scène, c'est carrément autre chose. Concrètement, combien de groupes peuvent se targuer d'arriver dans un coin de la France où ils sont complètement inconnus, de débarquer avec un univers complet et bien construit, cohérent à la fois scéniquement et musicalement et de repartir en ayant conquis complétement un public ? 4 Subject est de ceux là.

Avec cette identité marquée et son ambition à toute épreuve, le groupe propose un -trop court !- EP présentant son travail et prouvant que les chemins tout tracés, les trucs bien balisés et attendus, le groupe n'en a rien à secouer. Et que même si t'es pas content, tu va en prendre plein la tronche. Ben oui, parce que même malgré les moments calmes et savamment calculés, le groupe balance quand même des riffs bien incisifs et efficaces (raaaah le refrain de "Nobody Else" !) prouvant que le metal, ben oui, c’est son domaine. Et le progressif n'y perd pas au change, puisque loin d'en faire la surenchère ou d'étouffer son existence, tout le côté eléctro et rap et juste parfaitement dosé. Pas un scratch de trop, les textes rapés sont très pertinents et profonds -l’intérêt évident d'intervenir en français là où le reste des morceaux est hurlé en anglais- le tout contribuant à former cette énorme entité que devient au fur de cet EP les 4 Subject. Concept mûrement réfléchi d'un groupe à l'identité forte. Le terme de "fusion" prend tout son sens avec 4 Subject. Le metal fusionne littéralement avec l'eléctro et le rap, et arrive à en sortir grandi.

Alors ouais, on pourrait signaler quelques -minimes!- imperfections, la plus flagrante étant bien évidemment la longueur du truc, atteignant tout juste les onze minutes, facteur bloquant pour la note, en premier lieu. Puis, c'est très frustrant, car le groupe propose un univers très intéressant dans lequel l'auditeur s'émerge assez rapidement et n'arrive pas à en avoir plus. Et, plus problèmatique, cela laisse le chroniqueur lambda sur l'incertitude : le groupe joue-t-il de chance sur ce formidable EP, ou bien est-il capable d'assurer sur un vrai album ? Question que je ne me pose pas. Moi, je les ai vus sur scène. Et pim, dans tes dents ! Alors, tu sais quoi ? Les 4 Subject tournent un peu partout en France. Pour me croire, va à leurs concerts, prend en plein la tête, achète ce skeud, soutiens-les à fond. Quand le vrai album de ces tarés sortira, tu te remercieras de les avoir soutenus.


Groumphillator
Mai 2014


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.facebook.com/4subject