L'article

SPRING SESSION FESTIVAL 2010
Six Feet Under, Illdisposed, In Slumber, Mindlag Project, Lost Dreams, Bad Tripes et Arcadia
1er au 12/05/10


Tour report rédigé par Manu (Mindlag Project)


Je pense que ce carnet de route est imparfait, mais c’est peu ou prou ce que j’ai écrit sur le moment. J’ai donc préféré ne pas trop y toucher, quitte à ce que le style soit un peu lourd, et qu’il y ait des flash-backs. Je m’en excuse d’ailleurs, mais après les concerts, j’avais souvent autre chose à faire qu’écrire (et parfois je n’étais plus en état), donc le compte rendu du concert se trouve le jour suivant en règle générale, ou même le surlendemain, car je n’ai malheureusement pas pu écrire tous les jours. En tout cas, j’espère pouvoir vous donner une petite idée de ce que nous avons pu vivre ou ressentir pendant cette tournée, et si vous voulez vous faire une idée de ce que cela à pu donner en des termes plus musicaux, il y a déjà pas mal de vidéos de la tournée en ligne sur Youtube.com.


29/04/2010 - 22h20 (Rostock)

N’ayant pas trouvé le temps d’écrire depuis notre départ de Vitrolles, je ne prends la plume qu’une fois arrivé à Rostock (Allemagne de l’Est), après un restaurant bien arrosé avec le groupe au complet. Je vais donc profiter d’être confortablement installé pour débuter le récit de ce périple.
Nous sommes arrivés à la gare Aix TGV à 10h15 pour embarquer une demi-heure plus tard sur ce bruyant destrier qui nous emmènera vers notre destination Parisienne à 13h30, non sans écoper de quelques réflexions ménopausées, visant le volume de nos bagages, dont la France à le secret. Nous n’avons pourtant apporté que le strict nécessaire à un set en bonne et due forme…
Notre train de nuit pour Berlin n’étant prévu que pour 20h20, nous avons sagement surveillé les chariots où s’amoncelaient nos bagages à la terrasse d’un café, durant tout ce temps. Enfin presque… j’avoue avoir tenté une expédition shamanique en compagnie de Romain en direction du Père Lachaise, en vue d’honorer ce cher Jim Morrison de notre présence… Mais celle-ci ne sera pas menée à bien pour tout dire, puisque le cimetière fermant à 18h00, nous n’avons pas eu le temps de traverser cette immense musée de l’épitaphe avant que le glas ne soit sonné sur notre quête, un tantinet puérile je le concède, par les gardiens de la paix des morts.
Cela n’en reste pas moins une bonne chose, puisque nous avons eu le plaisir d’emprunter la rame III du métro, si chère à Gainsbourg et à son poinçonneur des Lilas, et d’écouter un jeune accordéoniste qui rythmait sa marche turque sur les cliquetis du métro.
Une fois revenus sous la moiteur du toit vitré de la gare de l’Est (d’ailleurs un peu moins éclatante qu’à travers l’œil de Jean-Pierre Jeunet), il ne nous resta plus qu’une grosse heure à patienter.
L’heure de l’embarquement pour Berlin enfin arrivée, nous flairons déjà dans notre compartiment l’odeur de cette Allemagne qui semble nous attendre, à travers ce distillat de houblon infiniment meilleur que le notre (mais inversement proportionnel à la qualité de leur pain comparé au notre !), grâce à notre cher Gilles, qui visiblement n’a pas oublié la marque de la bière qui avait agrémenté notre précèdent concert sur le sol Teuton…
Nous faisons plus tard la connaissance de nos fort sympathiques compatriotes de BAD TRIPES, groupe Marseillais qui partagera l’affiche avec nous sur la majorité des dates, et qui sont eux aussi passagers de ce train.
Une fois couchés, nos 6 lits superposés nous donnent un peu l’impression d’être les otages d’une prison itinérante, mais les cris des jeunes collégiens en voyage scolaire pour Berlin font écho à notre joie juvénile de partir en expédition entre potes, ce qui me met en condition pour lire mon bouquin de Boris Vian.
Tant bien que mal, nous trouverons tous le sommeil, jusqu’à ce que notre envie latente d’arriver enfin à destination ne déclenche notre horloge biologique, et nous réveille tous plus ou moins sur les coups de 7h00.
Une fois arrivés à la gare, nous voilà repartis pour quatre heures de route en minibus, qui ont permise à Gilles de connaître les joies de la boîte automatique Allemande, et par la même occasion de nous divertir un peu.



Nous voilà enfin à Rostock, où nous avons la surprise, quelque peu incrédules, de voir notre nom placardé un peu partout sur les murs de cette ville au squelette de briques rouges, et à la quiétude inquiétante…

Après cette excellente soirée, nous sommes tous impatients de fouler les planches de l’Alte Zuckerfabrick, la qualité sonore du backline demeurant désormais notre unique soucis, tout en bas de la liste des écueils sur lesquels nous craignons nous échouer, et desquels nous avons bien heureusement été épargnés…pourvu que cela dure !


01/05/2010 (Rostock, Alte Zuckerfabrick, dans le tour bus)

Enfin la première journée tant attendue !! (J’ai interrompu l’écriture à cause de la fatigue et des remous intempestifs du bus qui m’empêchaient d’écrire)




03/05/2010 - Entre la République Tchèque et la Pologne, toujours dans le bus…
Je reprends donc mon récit, même s’il m’est toujours très difficile d’écrire lisiblement… Le premier jour à Rostock nous a fait comprendre très vite que cette tournée ne sera pas seulement une partie de plaisir, et je dois avouer que nous n’avons pas joué dans de très bonnes conditions hier soir. Mais tout s’améliore graduellement (ou bien nous nous habituons), et le public est tellement chaleureux que nous ne pouvons pas regretter d’être ici une seule seconde ! Le concert de Rostock fut quelque peu chaotique, car les retours n’étaient pas très bons, et nous ne nous entendions donc que très difficilement sur scène. Malgré tout, le public a apprécié, et nous avons reçu beaucoup de compliments, ce qui nous a grandement remonté le moral. Nous sommes allés nous coucher avec une impression mitigée (séparément, puisque Julien et moi sommes dans le bus des SIX FEET UNDER, et le reste de la bande avec ILLDISPOSED et le reste des groupes), et j’ai vite trouvé le sommeil.
A mon réveil, sur une aire d’autoroute en République Tchèque, j’ai discuté avec le staff, qui est vraiment très sympathique, et cela m’a permis de démarrer la journée du bon pied. Nous sommes alors repartis en direction de Plzen (à côté de Prague), en écoutant Dio (dont la récente disparition m’a doublement attristé, pour le coup… ) en compagnie du chauffeur ; qui nous a fièrement montré tous les pass qu’il a accumulé en 26 ans de métier, et qui pendent à son rétroviseur ; et de la légende vivante du death metal qu’est Paul Speckmann.
La salle Tchèque est beaucoup plus modeste que l’Alte Zuckerfabrik (qui contenait 600 personnes au bas mot), mais le son est vraiment meilleur, proportionnellement à notre moral.



Notre tour arrive enfin, et nous avons faisons une prestation qui n’a pas laissé le public Tchèque indifférent visiblement. Nous sortons de la scène satisfaits, et qui plus est, nous avons la chance de manger des grillades marinées, qui ne sont pas sans me rappeler celles du film Les Bouchers Verts pour ceux qui le connaissent, et qui sont tout bonnement les plus succulentes que j’ai pu manger jusque ici ! Peut-être était-ce de la viande humaine… enfin bon, quoiqu’il en soit je ne regrette pas ! Je me demande d’ailleurs pourquoi je ne fais pas mariner mes grillades plus souvent…

Je suis à présent dans ma couchette, en direction de la Pologne, et j’ai hâte d’y être, car les jours se suivent et ne se ressemblent pas en tournée. Et j’ai terriblement besoin d’une vraie douche…


04/05/2010 19h48 (Kosice, Slovaquie)

Le concert d’hier soir en Pologne s’est très bien déroulé, à l’exception de ma légère extinction de voix, sans doute dûe au fait que j’ai beaucoup trop forcé dessus pour palier le manque de retour des premières dates, ainsi qu’à ma consommation abusive de cigarettes et d’alcool, indéniablement… La soirée n’en resta pas moins excellente, d’une part parce que nous avons tous pu prendre une douche chaude (ce qui ne gâche rien, car l’état et la température des douches reste aléatoire selon les dates), et d’autre part car nous avons pu mieux faire connaissance avec les autres groupes, et l’alcool nous désinhibant de nos complexes linguistiques, le courant est vraiment bien passé avec tout le monde.
Aujourd’hui étant un jour "off", nous avons roulé toute la nuit, et nous nous sommes réveillés dans ce qui m’a paru être dans un premier temps un décor de cinéma (ou de jeux vidéos, du style "Fallout" ou "Gears Of War"), pour ne pas dire un No Man’s land…
Puisque nous allons rester ici jusqu’à demain, nous avons choisi de prendre une chambre d’hôtel, pour profiter au mieux de ce jour de repos. C’est donc au sortir de la douche que j’écris ces lignes.




Le reste de la ville est par contre magnifique ! En fait ? j’ai appris par la suite que nous étions garés dans une sorte de parking gardé, qui ressemblait un peu à une sorte de goulag désaffecté (si tant est qu’il n’en ait été un par le passé…)
Ce qui me frappe le plus en Europe de l’Est, c’est que cela ne semble pas aussi pauvre et hostile que ce que les stéréotypes voudraient nous le faire croire. A côté de bon nombre de villes que nous avons traversé, Marseille ressemble presque à un bidonville ! Bien sur les villages en Pologne profonde ont l’air très pauvres ; bien que trop ruraux pour véritablement en juger ; mais les grandes villes possèdent une architecture superbe, elles sont très propres, et l’on s’y sent plutôt en sécurité, même très tard dans la nuit.
Je ne parlerais pas des filles de l’Est, de peur de me faire torturer par ma thanatopractrice de petite amie, mais je peux tout de même vous avouer que, par contre, nos stéréotypes sont beaucoup plus fondés à ce sujet.
Quant au public Polonais, il était plutôt froid par rapport aux Allemands et aux Tchèques, beaucoup moins festif en tout cas. Mais cette apparente retenue ne semblait pas nous viser en particulier, car même pour les têtes d’affiches, l’accueil était plus solennel qu’à l’accoutumée. Les gens semblent être plus auditeurs qu’autre chose (un peu comme en France d’ailleurs), mais c’est peut-être du à la disposition de la salle, qui est à la base un night-club, avec beaucoup de places assises donc. Quoiqu’il en soit, ce public plutôt puriste semblait surtout vouloir écouter du death metal dans la plus pure des traditions, et ne semblaient pas très ouvert aux mélanges… enfin je ne veux pas faire de généralité, c’est juste une impression sur la soirée.

J’espère que cette soirée au Colosseum en Slovaquie sera placée sous le signe de la fête, et que nous pourrons faire davantage connaissance avec les autres groupes !


06/05/2010 (Chemnitz, Allemagne de l’Est, AJZ Talschock)

Aujourd’hui c’est l’anniversaire de Gilles !! Et cela tombe bien car nous sommes accueillis comme des rois, dans une salle qui, si on juge par les affiches des concerts précédents apposées sur les murs, doit être mythique dans cette région.
Nous sommes installés dans de superbes loges, avec un bar, beaucoup de très bonne bière, et de très bonnes choses à manger, et il y a même un baby foot !! Gilles aura même droit au champagne de la part de l’organisation, dont nous profiterons tous bien sur.
Mais ne nous divertissons pas trop, même si nous avons l’impression d’être un peu à la maison, il faut rester concentrés sur notre concert, pour donner le meilleur de nous même !

Le concert d’hier en Slovaquie fut tout simplement génial… Nous avons désormais plus d’assurance au niveau de la communication avec le staff, et cela se fait ressentir sur la qualité des retours, et du son de guitare (nous ne jouons pas sur nos propres amplis, et c’est assez difficile à vrai dire). Le public était vraiment déchaîné, et nous a vraiment donné l’envie de nous surpasser. Nous avons même entendu crier "Viva le Fwance", et je peux vous dire que cela nous a fait chaud au cœur… Après le concert, nous avons eu l’insigne honneur de prendre quelques photos avec des fans, et de signer quelques autographes ! Tout était parfait, nous avons très bien mangé, et nous avons fini la soirée à boire des bières dans un pub du centre ville, avec entre autres Greg Gall, Terry Butler et Steve Swanson de SIX FEET UNDER, qui sont vraiment des gens adorables, malgré leur statut de légende du metal.


07/05/2010 (Gladhouse, Cottbus, Allemagne)

Nous sommes arrivés ce matin dans une salle énorme, équipé d’un matériel de pointe, et les loges sont impressionnantes d’abondance…
D’ailleurs cette salle a accueilli, entre autres groupes de légende, le groupe Death, dont nous sommes très fan, pour leur dernière tournée en 1998, qui a d’ailleurs donné lieu a un dvd live, sorti en 2005 chez Nuclear blast. C’est vous dire si nous sommes touchés de fouler les planches de cette salle !
D’ailleurs en parlant de Death, hier soir, j’ai eu la chance de me retrouver dans une discussion entre Terry Butler (qui en plus d’être le bassiste de SFU, a aussi officié en tant que bassiste dans Death, de 87 à 90), Greg Gall et Paul Speckmann (fondateur du groupe Master), au sujet de leurs carrières respectives. J’ai eu l’impression de retomber en enfance, tellement je buvais leur parole…



C’est aussi après cette discussion que j’ai compris l’importance de Master dans la création du death metal. A tel point que Death faisait une reprise de Master (qui s’appelait alors "Death Strike", avant d’être rebaptisé) sur leur première tournée Américaine !! Chuck Schuldiner adorait ce groupe, c’est ce que Terry disait à Paul, à quelque chose près (deux Américains qui parlent ensemble, ce n’est pas toujours facile à suivre pour un frenchy, et je n’ai pas osé entrecouper de mes questions cette discussion, qui paraissait tellement chargée d’émotion…). J’ai réalisé que la façon dont sonnait Master en 1985 était quand même très annonciatrice de la suite de l’évolution du death metal, même si après coup, il est plus difficile de s’en rendre compte. (d’ailleurs sur cet album, une chanson s’appelle "Terrorizer", étonnant non ?)
C’est un groupe qui, à mon sens, doit être reconnu comme culte, car il a largement amené sa pierre à l’édifice métallique . A bon entendeur.

Ils ont ensuite discuté des concerts mythiques qu’ils avaient eu la chance de voir, et j’ai entendu des anecdotes sur mes groupes préférés (Maiden, Metallica, Van Halen…) … enfin je vous épargne tous ces détails, mais ce fut un moment tellement unique pour moi, que je me devais de vous le faire partager un minimum !
Mais retournons dans le vif du sujet. Le concert d’hier soir à Chemnitz s’est bien déroulé, même si le public était moins démonstratif qu’en Slovaquie, et que nous avons un petit peu moins bien joué à mon goût. Cela reste une superbe soirée, et nous nous sommes couchés très tard…


08/05/2010 (Backstage, Munich)

La soirée d’hier fut la plus mémorable de la tournée jusqu’ici !! Peut-être était-ce l’aura mystique de la salle dans laquelle nous avons joué, mais le public était vraiment en furie, et nous avons vraiment bien joué. Personnellement j’ai retrouvé mes marques pour ainsi dire, ainsi qu’une partie de ma voix…





Une autre chose à noter, c’est la prestation dantesque de SIX FEET UNDER ! Je n’ai raté quasiment aucun de leurs sets jusqu’ici, mais, s’ils jouent toujours très bien, ce qu’ils ont fait ce soir là était vraiment énorme… Un son guitare / basse très défini mais très gras à la fois (assez rare dans le death en fin de compte), avec un groove impressionnant, et c’est ce que j’apprécie le plus, dans n’importe quel style de musique. C’est définitivement un groupe de scène, je pense que c’est là que leur musique prend tout son sens.

Nous avons fini la soirée dans une boite de strip-tease avec les BAD TRIPES, et nous avons vraiment passé un bon moment , assez surréaliste quand même, car je ne suis pas sur que ce genre d’endroit existe chez nous : en payant l’entrée on a nous donné de faux dollars, pour faire comme dans les bars louches Américains (c’est à dire glisser des billets dans les sous-vêtements des filles), ce qui conférait un aspect bon enfant à une pratique qui est d’habitude plutôt perverse… c’est un peu comme jouer au Poker avec des billets de Monopoly en quelque sorte, ou bien à la dînette avec de vrais aliments. Enfin, c’est une histoire de point de vue !

Nous sommes désormais à Munich, dans un énorme complexe destiné uniquement à faire la fête visiblement, au centre duquel ce trouve ladite salle de concert. Encore une fois, les loges Allemandes sont démesurées, nous mangeons et buvons plus que de raison…
Nous devons jouer beaucoup plus tôt aujourd’hui car le concert doit finir lui aussi plus tôt qu’à l’accoutumée.
Du coup, il y a moins de monde présent devant la scène, mais ceux qui sont là sont très réceptifs. Enfin, je me dis qu’après le concert que nous avons eu la chance de vivre hier, c’est logique que nous fassions une date plus modeste, c’est une histoire de probabilité, comme dirait notre champion de Poker de Mathieu !


09/05/2010 (Eichelwang, Autriche)

Aujourd’hui, nous avons un autre jour "off", et pour l’occasion, nous avons droit à un cadeau de la part de Roland, bassiste d’IN SLUMBER, qui possède un bar metal, et a prévu de nous offrir son hospitalité ce soir, ainsi qu’une centaine de bières (pour tout le monde j’entends, restons sérieux !) Il n’y a pas à dire, ils savent recevoir nos Autrichiens !

Mais revenons sur la soirée d’hier soir au Backstage d’abord !! Nous avons passé une soirée comme il est quasiment impossible d’en passer en France. Des boîtes de nuit qui passent exclusivement du metal, avec concours de headbanging et de air guitar, whisky à deux euros (quand on ne nous les offrait pas grâce à nos pass), avec une proportion féminine / masculine presque équitable !
Enfin vous imaginez bien le tableau, ce fut une magnifique soirée entre amis, avec tous les groupes ou presque, et nous nous sommes couchés quand le soleil s’est levé… ah bravo !

Et bien entendu, on nous propose de remettre ça aujourd’hui, en Autriche !
Alors, tiraillés par notre conscience, nous avons décidé de faire un peu de sport dans l’après midi avec Romain (véridique). Nous sommes partis faire un peu de randonnée avec nos amis Italiens d’ARCADIA, au cœur du magnifique Tyrol autrichien. Après que nous nous soyons époumonés pour soulager nos consciences de gentils garçons, nous étions prêts pour attaquer cette soirée de débauche.



Nous avons choisi de manger dans un restaurant qui sert des spécialités tyroliennes. Très bon choix, c’était excellent ! bien que nous ayons eu du mal à nous faire comprendre, la serveuse ne parlant ni anglais ni Français, et nous, ne parlant pas Allemand, et que nous ne savions pas vraiment ce que nous avions commandé !
Et comme prévu, nous avons ensuite passé la soirée au bar, et nous avons eu la joie d’entendre les talents de Tom, le chauffeur du bus, qui reprenait même du Pink Floyd tout seul avec sa guitare (il est bien ce jeune, vous ne trouvez pas ?)


10/05/2010 (Brunico, Italie)

Le jour le plus long… La date de Stuttgart étant annulée, nous jouerons ce soir à Brunico, dans le nord de l’Italie, même si on se croirait plus en Autriche que chez nos amis ritaux (ben oui ça s’accorde ! enfin, je me l’accorde en tout cas).
Ce fut un long périple, car nous sommes tombés en panne de bus, en pleine montée ! Nous avons attendu toute la journée dans une station service un autre bus, qui nous amena in extremis à bon port. Nous avons quand même bien ri, et le concert était sympa, avec un bon son. La salle était plutôt bien remplie, pour un plan de dernière minute !! En tout cas nous avons eu un très bon accueil, et les organisateurs étaient tellement dévoués que j’en ai presque eu honte. Très bonne soirée malgré toutes les galères, et une pluie sournoise pour charger le bus au retour…
Après que tout ait été bien rangé, nous (MINDLAG) sommes partis en expédition pédestre je ne sais plus trop où et je ne me souviens plus trop pourquoi, dans une ville dont je ne me souviens plus le nom… Nous avons bien marché une heure à la recherche d’un graal tellement sacré que j’ai oublié ce qu’il contenait (en fait, ce doit être le propre du graal, en fin de compte)
Intéressant non ?
En tout cas, le lendemain matin, notre bus était réparé !


11/05/2010 (Spital un der drau, Autriche)

Encore une salle énorme avec des loges luxuriantes !! Une très jolie ville Autrichienne, dans laquelle nous avons pu déguster la cuisine locale, à savoir un bon Mac Donald (et oui, nous sommes pathétiques, mais que voulez vous, c’était la solution de facilité. En plus je n’aime pas spécialement Mac Do…)
Puisque la date de Brunico était la dernière pour BAD TRIPED (dont l’emblématique chanteuse nous a gratifié d’un strip tease intégral pour l’occasion), deux nouveaux groupes jouent avec nous. Ce sont des groupes de death locaux, dont l’un d’entre eux est composé de jeunes gens plutôt cool, habillés en professionnel de Air Soft (original…), et qui jouent un death plutôt old school, bien que débutant.
C’est en allant écouter leur set que je me suis rendu compte que cette énorme salle délivre un son assez apocalyptique, au delà du manque de maîtrise sonore de cette jeune formation...
Mais quand vint notre tour, le son semblait avoir été un peu mieux maîtrisé par l’ingénieur du son, et les retours furent plutôt bons. Le concert se passe encore une fois très bien, et beaucoup de teenagers "pogottent" devant la scène, ce qui à l’air de rebuter les plus âgés, qui se terrent deux mètres plus loin dans l’ombre, en hochant la tête en rythme tout de même.
En tout cas, nous sommes très satisfaits de cette soirée, d’autant plus que nous avons encore eu l’occasion de partager de bons moments avec les autres groupes, et surtout avec les Italiens d’Arcadia, avec qui nous partageons le même humour, et le même amour des choses simples. Rien que pour les gens géniaux que nous avons rencontré sur cette tournée, cela valait amplement le coup de la faire…


12/05/2010 (Kufstein, Autriche)

Et voilà, toutes les bonnes choses ont une fin… et c’est déjà la dernière date de la tournée… Aussitôt arrivés au Kulturfabrik, nous avons la joie de revoir nos quelques amis Français (Orianne, Fanny et Piou) qui se sont dévoués pour venir nous chercher en minibus, et que nous remercions infiniment d’ailleurs, car ils nous ont permis de rentrer tout en douceur.




Cette date fut vraiment intense, et nous avons joué comme si c’était la dernière de notre vie. Je crois que nous aurions tous voulu continuer plus longtemps. Tout sembla s’arrêter au moment même où nous nous habituions à cette vie sur la route, qui nous avait un peu déstabilisé au départ…
Je crois que c’est à ce moment précis que j’ai compris que je ne voudrais jamais stopper cette vie de musicien, pourtant si souvent ingrate, rien que pour vivre ce genre de moments.



C’est d’ailleurs avec les yeux mouillants que nous avons quitté nos amis, ces gens qui nous comprennent mieux que quiconque, car ils sont eux aussi embarqués dans cette quête, semblant tout droit sortie d’un roman de Cervantes, et qui consiste à faire vivre le véritable esprit metal : Celui de la camaraderie, et de la passion pour cette musique et de cette énergie qui lui est propre, sans considération stylistique nauséabonde.
Merci de votre attention, et à bientôt sur les routes !
Manu